Publié le jeudi 21 janvier 2010 - 16h46
Le ministre de l'Agriculture, a annoncé jeudi, lors de la présentation de ses voeux à la presse, que dans les prochains jours, il va proposer avec Jean-Louis Borloo, « une nouvelle méthode de travail » concernant les contraintes environnementales imposées aux agriculteurs.
« Il faut changer la méthode. Je vois trop de producteurs qui me disent : ''Oui, il faut une agriculture compatible avec le respect de l'environnement, mais il faut faire en sorte que les décisions soient supportables économiquement par les agriculteurs'' », a déclaré Bruno Le Maire.
Il s'agit donc de définir une nouvelle méthode « permettant d'avancer toujours plus vers l'agriculture durable, mais dans le respect des contraintes économiques des producteurs », a-t-il expliqué.
Aussi, pour toute nouvelle mesure environnementale mise en place, une étude d'impact devra répondre à trois questions : « Quel est le bénéfice réel pour la société ? », « Quel est l'impact économique pour la filière concernée ? », « Sommes-nous assurés que cette décision est également prise, et dans les mêmes conditions, par nos partenaires européens ? »
« Aucune profession n'a fait autant d'efforts pour avancer vers le développement durable et n'a eu autant de décisions concrètes à prendre pour respecter les exigences environnementales », a commenté Bruno Le Maire.
Cette mesure est un des éléments mis en avant par le ministre pour faire en sorte que les producteurs puissent dégager un revenu suffisant pour vivre.
Stabiliser le revenu, passera également par des contrats écrits, un système d'assurance plus performant, le renforcement de l'observatoire des prix et des marges et le renforcement des interprofessions, a rappelé Bruno Le Maire. Sur ce dernier point, le ministre a d'ailleurs indiqué qu'il faut « changer les règles européennes de concurrence en matière agricole car elles ne sont pas adaptées à la réalité de l'agriculture comtemporaine ».
D'un manière générale, Bruno Le Maire a expliqué que l'agriculture vit « une crise économique » et « une crise morale ». « A l'occasion de mes déplacements, je vois la détresse du monde agricole les yeux dans les yeux », a-t-il déclaré. « Ma première responsabilité est d'ouvrir une vraie perspective à tous les agriculteurs français, en leur permettant d'avoir un revenu digne et stable dans les années à venir », a précisé le ministre.
Au-delà des mesures qui pourront être prises à l'échelon national, le ministre de l'Agriculture a expliqué qu'il continuait à travailler pour le maintien d'une Pac forte. Après l'appel de Paris qui a réuni 22 Etats membres sur ce sujet, il se rendra mercredi à Londres, la Grande-Bretagne n'étant pas signataire de cet appel. Par ailleurs, il présidera une réunion du comité des ministres de l'Agriculture de l'OCDE les 26 et 27 février, à la veille de l'ouverture du salon de l'agriculture.
Dans son discours, Bruno Le Maire a d'ailleurs mis l'accent sur la régulation des marchés agricoles, « troisième grand enjeu mondial » après celle des marchés financiers et la lutte contre le changement climatique.
« Ce n'est pas au moment où toutes les grandes puissances renforcent leur budget agricole que l'Union européenne doit diminuer le sien et renoncer à une politique agricole commune forte », a ajouté le ministre de l'Agriculture.
Y.H.
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