Publié le mercredi 02 avril 2014 - 16h41
« Conscients des enjeux écologiques mais inquiets face à la crise économique, les Français se montrent plus réservés que par le passé quand il s'agit de modifier leur mode de vie en adoptant des pratiques respectueuses de l'environnement », analyse le Commissariat général au développement durable (CGDD) dans une publication diffusée le 2 avril.
« Depuis le début des années 2010, la sensibilité des Français à l'égard de l'environnement continue en effet de progresser mais se traduit de manière moins manifeste à l'échelle individuelle. Disposés à limiter les gaspillages et à acheter davantage de produits locaux, les consommateurs souscrivent assez largement aux principes de sobriété et de proximité pour des raisons qui sont toutefois plus économiques qu'écologiques. »
Pollution de l'eau et biodiversité inquiètent moins
« En 2013, les trois principales préoccupations environnementales des Français restent identiques aux deux années précédentes. Au premier rang de celles-ci, la question de la pollution de l'air rejoint celle du changement climatique (20 %). Au troisième rang, la préoccupation à l'égard des catastrophes naturelles accuse un recul pour la deuxième fois, mais reste nettement au-dessus de son niveau de 2008. »
« Jugée moins importante que par le passé, la préoccupation à l'égard de la pollution de l'eau, des rivières et des lacs n'est évoquée que par 13 % des enquêtés, pour la deuxième année consécutive. Pour la première fois, elle se trouve même devancée par la question de l'augmentation des déchets ménagers. Toujours loin derrière, les problèmes de biodiversité et de nuisance sonore apparaissent comme bien moins inquiétants (6 %) du point de vue des ménages. »
Circuits courts et bio de plus en plus recherchés
« En 2013, deux “définitions” de la consommation responsable s'imposent encore très nettement. Citée par 41 % des Français, la première consiste à n'acheter que ce qui est nécessaire afin d'éviter tout gaspillage. À un niveau sensiblement identique (mais en progression de 2 points), la seconde se focalise davantage sur les circuits courts et la proximité, en privilégiant les emplois locaux et la réduction de la distance parcourue par les produits. Le respect de l'environnement (7 %), la robustesse des produits (7 %) et leur caractère “équitable” (1 %) sont des dimensions moins valorisées de la consommation responsable. »
« Alors que près d'un Français sur deux voulait en 2010 pouvoir mieux repérer les produits respectueux de l'environnement et disposer d'un choix élargi en la matière, ils ne sont plus que 25 % à exprimer ce type d'attente. Dans un contexte fortement marqué par la crise économique, les ménages ne se détournent pas pour autant des enjeux écologiques liés à leur mode de consommation : ils demandent avant tout que les produits respectueux de l'environnement ne coûtent pas plus chers (44 %). »
« En cinq ans, la part des Français déclarant avoir récemment acheté des produits bio en magasin a connu une croissance progressive de 10 points, pour atteindre un niveau de 43 %. Cette moyenne nationale dissimule la persistance de différences notables au sein de la population. Ainsi, cette proportion s'élève à plus d'une personne sur deux dans les grandes villes, chez les 50-59 ans et les diplômés de l'enseignement supérieur. »
« Entre 2010 et 2013, les résultats de l'enquête montrent une progression générale de la vigilance des Français à l'égard de la provenance des produits ou de la quantité de déchets générée par leur consommation. Une personne sur deux déclare faire fréquemment attention à la distance parcourue par les produits alimentaires. Il n'en va pas de même concernant les autres produits (vêtements, chaussures, meubles) : seuls 16 % des personnes interrogées consultent systématiquement les étiquettes de ces marchandises (contre 26 % pour les fruits, les légumes et la viande) afin de connaître leur origine géographique. »
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ben tiens,
mercredi 02 avril 2014 - 18h02
"Ainsi, cette proportion s'élève à plus d'une personne sur deux dans les grandes villes, chez les 50-59 ans et les diplômés de l'enseignement supérieur. » C'est précisément ces catégories qui ont le plus de pouvoir d'achat et sont les moins impactés par la crise économique. C'est leur droit de vouloir manger bio, mais ce qui est gênant, c'est quand ces derniers veulent l'imposer aux autres.