L'UE veut un accord de libre-échange avec les Etats-Unis

L'Union européenne (UE) a rappelé, le vendredi 8 février 2013, sa volonté d'ouvrir, au premier semestre de 2013, des négociations en vue d'établir un accord de libre-échange avec les Etats-Unis, afin de stimuler sa croissance et de créer des emplois.

Un accord de libre-échange américano-européen est évoqué depuis des années. S'il voyait le jour, il serait capital pour l'UE qui représente avec les Etats-Unis environ la moitié de la production de richesse mondiale et près d'un tiers du commerce mondial. Un groupe de travail de haut niveau a été mis en place en novembre 2011 pour évaluer la faisabilité et la portée d'un tel accord. Il reste désormais à prendre la décision politique de lancer des discussions formelles.

« L'UE appelle la Commission et le Conseil européen (qui représente les Etats) à suivre sans plus tarder les recommandations » du groupe de travail, ont indiqué les chefs d'Etat et de gouvernement des 27 au terme d'un sommet marathon à Bruxelles. L'idée est de donner le feu vert à l'ouverture des négociations pendant la présidence irlandaise de l'UE, soit d'ici à la fin de juin 2013, a ajouté l'UE dans les conclusions de ce sommet.

Des progrès ont été accomplis, la semaine dernière, lors d'une rencontre entre le commissaire européen au Commerce, Karel De Gucht, et son homologue américain, Ron Kirk, qui devrait prochainement quitter ses fonctions. Les principaux obstacles à lever concernent l'accès aux marchés agricoles en Europe ou aux marchés publics aux Etats-Unis.

Afin d'avancer dans les discussions, l'UE vient de faire un geste d'ouverture en autorisant l'utilisation d'acide lactique pour réduire la contamination des carcasses de bovin, ainsi que l'importation de porcs vivants en provenance des Etats-Unis. La question du traitement des carcasses bovines à l'acide lactique était un sujet de contentieux entre les Etats-Unis et l'UE, qui interdisait l'importation de la viande traitée de cette façon.

En novembre 2012, M. De Gucht avait estimé qu'un accord de libre-échange entre l'UE et les Etats-Unis devrait porter sur l'élimination des droits de douane, la libéralisation des services, l'accès aux marchés publics, la réglementation, mais aussi les règles de concurrence, l'environnement et la propriété intellectuelle.

Echaudée par certains accords de libre-échange européens (avec la Corée du Sud notamment), la France a lancé une consultation auprès des entreprises et des fédérations professionnelles, afin de « préparer la position du gouvernement français » sur le projet d'accord avec les Etats-Unis.

Les échanges commerciaux entre l'UE et les Etats-Unis se sont élevés à près de 445 milliards d'euros en 2011 : l'Europe a exporté pour plus de 260 milliards vers les Etats-Unis et a importé pour plus de 184 milliards.

L'UE a déjà conclu des accords de libre-échange avec une trentaine de pays, notamment du pourtour méditerranéen, l'Afrique du Sud et la Corée du Sud. Elle a ouvert des négociations avec une dizaine d'autres, dont le Mercosur (en Amérique du Sud), l'Inde et le Canada.