1. Yves Boutaud apprécie le côté pratique de son engin asperseur qui facilite considérablement la gestion des effluents liquides de son exploitation laitière.
2. Au-delà de -5°C, Yves Boutaud purge le système afin d’éviter les problèmes de gel sur le tuyau aérien rigide. La mise en service n’est pas non plus conseillée par temps de pluie.
Lorsqu’Yves Boutaud, producteur de lait à Moutiers-en-Puisaye, dans l'Yonne, a mis son exploitation aux normes, il a opté pour l’utilisation d’un asperseur afin d’évacuer une grande partie des effluents peu chargés sur une prairie voisine. Son troupeau de soixante-quinze vaches est logé dans une stabulation libre, équipée d’une aire raclée donnant sur une fumière extérieure non couverte. Une fosse ronde attenante de 170 m³, dite «bassin tampon de sédimentation», récupère les jus de la fumière, du silo d’herbe, les eaux blanches et vertes de la salle de traite et de l’aire d’attente.
Un épandage raisonné
Selon la pluviométrie, une pompe expédie tous les mois et demi à deux mois le liquide décanté vers l’appareil «d’arrosage» qui se déplace sur une parcelle de prairie artificielle. Yves Boutaud a enterré un réseau de 500 mètres de canalisations dans son pré sur lequel vient se brancher un tuyau aérien qui alimente un engin asperseur muni d’une rampe d’épandage de 7 mètres.
Pour mettre la vidange en service, il déroule un câble sur 200 mètres. Celui-ci relie l’appareil à un pieu d’attache. La pression fait tourner la rampe, laquelle actionne le treuil de rebobinage du filin. L’asperseur sur roues avance automatiquement en évacuant environ 5,7 m³ par heure sur une bande de 20 mètres de largeur. «Je mets mon système en route la nuit. Une dizaine d’heures me permettent de vider ma fosse sur une longueur de câble», explique Yves.
Le liquide est récupéré dans un puits de pompage qui sépare les effluents liquides et solides à l’intérieur de la fosse. Une fois par an, les particules de sédimentation sont évacuées à la tonne à lisier. «Mon appareil permet des économies de temps d’épandage, de carburant et d’heures de tracteur. La mise en service de l’asperseur ne demande pas plus d’une demi-heure de travail», souligne Yves Boutaud.
Auparavant, l’eau de l’ancienne lagune partait dans la nature. Situé à 100 mètres d’un étang poissonneux, Yves ne pouvait pas continuer à évacuer ce trop plein sans souci. De 650 à 700 m³ de liquide contenant 0,4 unité d’azote par m³ sont épandus tous les ans sur une surface d’environ 3 hectares, en rotation au sein d’une parcelle de 25 ha. Cet apport a été intégré dans le plan d’épandage, sans difficulté pour l’environnement. Grâce à un réglage judicieux, les buses projettent le liquide sans provoquer d’odeur. En effet, la brumisation, source de problèmes olfactifs, n’est pas non plus recommandée pour des raisons sanitaires.
Moins de 12.000 euros d’investissement L’asperseur représente un investissement total de 11.599 euros, dont 2.786 euros pour l’appareil, 4.200 euros pour la pompe à colimaçon, 1.300 euros pour 1.000 mètres de tuyaux et 3.313 euros pour une cabane isolée, l’électricité et la main-d’œuvre. Yves Boutaud a préféré construire un bassin rond moins cher à réaliser qu’une fosse carrée du fait du coffrage. La réserve de 170 m³ a coûté 18.000 euros (HT) en incluant le terrassement, le drainage et la clôture du site. |
par Charles-henri Pouzet (publié le 9 janvier 2009)
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