«C'est l'économie qui a guidé notre choix lors de la mise aux normes de nos bâtiments», déclare René Cencier, qui élève 45 normandes avec son épouse Christelle à La Croixille en Mayenne. «Le bassin tampon de sédimentation avec un épandage à basse pression est beaucoup moins coûteux qu'une fosse et j'économise du temps pour l'épandage. Dans notre situation, l'épandage à la tonne est dix fois plus cher que l'épandage avec un asperseur à basse pression», ajoute René.
1,9 hectare pour l'épandage
Le bassin tampon de sédimentation reçoit les jus qui s'écoulent de la fumière non couverte avec les jus des silos et les eaux de lavage de la salle de traite. «Il a été dimensionné en fonction de la taille de l'élevage et de la pluviométrie moyenne de la région», précise Bertrand Deforge, du GDS-Seth qui a participé au projet. Le premier compartiment centralise les effluents et assure une partie du stockage. Sa principale fonction est la décantation : les matières grossières forment un dépôt au fond de l'ouvrage et une croûte en surface. Le deuxième compartiment recueille l'effluent prétraité, débarrassé des particules solides ou fibreuses qui boucheraient le matériel d'épandage. Une pompe puise ce liquide qui est ensuite épandu sur la prairie attenante.«Vu le volume collecté et la concentration des effluents, la surface de la prairie doit être au moins de 1,9 ha», détaille Bertrand Deforge. Pour l'épandage, René a choisi un épandeur à basse pression autotracté. «L'effluent arrive avec une pression de 1,5 bar, précise Stéphane Dabo, du GDS-Seth. Cela permet de faire tourner les bras d'épandage. L'axe rotatif est équipé de cames et d'un cliquet en lien avec une roue dentée fixée sur un tambour qui permet d'enrouler un câble. L'asperseur est ainsi autotracté par un câble de 150 mètres.»
«Je dois seulement déplacer le tuyau de 20 mètres quand l'appareil arrive en bout de ligne,» ajoute René. L'appareil, dont le principe de fonctionnement est simple, demande peu d'entretien : un graissage toutes les 20 heures de marche. «Après l'épandage, pour éviter tout problème d'appétence, un délai d'au moins trois semaines, avec une pluie, est souhaitable avant de remettre les animaux au pâturage», précise Bertrand Deforge.
René a choisi cette option pour le traitement secondaire car ses sols étaient trop sableux pour des lagunes naturelles et l'emprise au sol de ces dernières était trop grande.
A télécharger : Un bassin de sédimentation de 138 m3 (43.70 Ko)
Coût : moins cher qu'une fosse René Censier fut le premier exploitant à mettre en place un bassin tampon de sédimentation en Mayenne. Le prix de revient a été de 14 000 euros dont 2 000 euros pour le terrassement. " Un projet classique imposait une fosse de 625 m³3 et des investissements de l'ordre de 30 000 euros ", assure René. La pompe et le système d'épandage à basse pression ont coûté 6 800 euros. |
par Marie-France Malterre (publié le 9 juin 2006)
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