C'est à peine si on remarque le filtre à sable planté de roseaux de l'EARL des Glycines à Haute-Rivoire dans les monts du Lyonnais. " C'est le dispositif que nous avons choisi pour traiter les eaux blanches de notre salle de traite ", expliquent Chantal et Gilles Chaverot. Il y a dix ans, il n'existait pas de solution validée pour traiter ce type d'effluents et notre installation a été financée par les conseils général et régional pour servir de site d'expérimentation en France ", expliquent les Chaverot.
Un regard de répartition
Plus de la moitié du volume traité provient de la charcuterie. En effet, Gilles et Chantal Chaverot transforment 90 porcs charcutiers qu'ils vendent à la ferme. Les eaux domestiques de la famille composée de cinq personnes représentent quant à elles 18,5 % du volume.
Toutes ces eaux sont donc collectées dans une fosse toutes eaux de 4 000 litres (voir l'infographique) identique à celles utilisées pour l'assainissement individuel d'eaux usées domestiques. Cette fosse s'écoule dans un regard de répartition muni de deux sorties débouchant chacune sur une série de deux étages de filtres. Elles sont dirigées toutes les semaines alternativement sur la partie droite ou la gauche du filtre. Le passage de l'effluent à travers les différentes couches de granulats, en présence de micro-organismes permet l'épuration de l'effluent à 80-90 %. La qualité des eaux qui en sortent est au moins identique à celle obtenue dans les stations d'épuration des communes rurales.
"Après dix ans de fonctionnement, tout se passe bien. Au début, nous avons un peu sous-estimé l'importance du volume des eaux issues de la charcuterie. Les filtres s'engorgeaient et nous avons dû agrandir la surface. C'est le seul incident que nous avons rencontré : nous manquions de références. Je suis obligé de vidanger deux fois par an la fosse toutes eaux car le gras colmate les tuyaux. Sans effluent de charcuterie, une seule vidange suffirait. Mais ce n'est pas si contraignant compte tenu du faible volume, environ 2 m3 à chaque fois.
A télécharger :
Deux étages de roseaux après la fosse toutes eaux (191.84 Ko)
Coût : de 4 000 à 6 000 euros "Le prix de revient d'un filtre planté de roseaux est de l'ordre de 4 000 à 6 000 euros, explique Alain Vincent, conseiller en bâtiment à la chambre d'agriculture du Rhône. En autoconstruction, ce coût peut être ramené à 2 500-3 000 euros." |
par Marie-France Malterre (publié le 9 juin 2006)
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