La Commission européenne a annoncé jeudi une nouvelle diminution de 50 % des montants des restitutions à l'exportation de poulet. Les fédérations de la volaille ont vivement réagi vendredi. Les ministres de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire les soutiennent.
Ainsi, la Fédération des industries avicoles (FIA) estime dans un communiqué du 18 janvier 2013 que « les arguments retenus par la Commission pour diminuer les restitutions ne tiennent pas compte de l'évolution défavorable de la parité euro/dollar, de la récente et forte augmentation du fret maritime, du coût élevé des matières premières et de la réalité des marchés. » Elle rappelle que « l'activité grand export est vitale pour la filière avicole française » car elle est « un préalable indispensable à la reconquête du marché intérieur ». Cette décision « met en péril plus de 5.000 emplois directs », avertit enfin la FIA.
Le Syndicat national de l'industrie de la nutrition animale (Snia) avance des arguments semblables. Pour lui, cette décision « est en totale contradiction avec les enjeux actuels de l'élevage. » L'impact de cette décision « se manifestera par une baisse d'activité ». « Au-delà des conséquences sur les entreprises et sur l'emploi, les filières animales, dans leur ensemble, seront touchées. En effet, l'activité d'exportation, bien au-delà de sa contribution à la balance commerciale, participe à la compétitivité générale des filières françaises par l'optimisation des outils de production, de transformation et de recherche. »
Coop de France aviculture renchérit, rappelant « qu'avec 280.000 tonnes de volailles commercialisées sur le grand export, cela représente l'équivalent de 700.000 tonnes d'aliments, c'est-à-dire la valorisation de 500.000 tonnes de céréales ». Coop de France aviculture « demande aux ministères de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire de se mobiliser fortement, pour exiger de Bruxelles le maintien des restitutions à l'exportation au niveau actuel, afin qu'elles puissent jouer leur rôle d'outil de régulation du marché », conclut son communiqué.
Informés de la décision de la Commission, les ministres de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire « se sont immédiatement mobilisés et une réunion de travail avec les opérateurs concernés s'est tenue dès aujourd'hui », indique un communiqué du ministère de l'Agriculture diffusé vendredi soir.
« Il en ressort les conclusions suivantes :
- La France conteste les arguments économiques mis en avant par la Commission pour justifier sa décision.
- Les ministres continueront à se battre pour éviter toute nouvelle baisse.
- Toutes les possibilités d'accompagnement à court terme de la filière pour faire face aux conséquences financières et économiques de cette décision seront explorées aux niveaux français et communautaire.
- Les pouvoirs publics s'engageront aux côtés de la filière dans ses projets de recherche et d'innovation, de promotion des produits et d'investissements et autres actions destinées à renforcer la compétitivité et la performance industrielle de la filière à moyen terme.
- Les outils mis en place par le gouvernement pour renforcer la compétitivité, la capacité d'investissement et d'innovation seront activés au plus vite : crédit impôt compétitivité-emploi, appui par la BPI... ».