Les offres de reprise du groupe Doux se sont améliorées ces dernières semaines grâce à la pression exercée par le gouvernement et les acteurs sociaux, a estimé lundi soir Guillaume Garot, ministre délégué à l'Agroalimentaire.
« Depuis trois semaines, l'Etat a pesé, a joué son rôle. Si nous en sommes là, avec des offres améliorées, c'est parce qu'il y a une vraie pression de l'Etat, de même que des acteurs sociaux (représentants du personnel et éleveurs) », a déclaré M. Garot dans un entretien téléphonique avec l'AFP.
« Vous comparerez les offres enrichies qui seront déposées devant le tribunal et les offres initiales. Il y a des différences importantes, en particulier sur le plan social », a fait valoir le ministre de l'Agroalimentaire. « Il y a eu un travail constructif. [...] Nous avons veillé à ce que ce dialogue soit exigeant et respectueux », a-t-il souligné.
« Il ne revient pas au gouvernement de choisir parmi les offres proposées mais il est de sa responsabilité de peser pour les améliorer. Nous avons travaillé ces derniers jours avec les uns et les autres » pour y arriver, a-t-il dit, précisant : « Les offres évoluent quasi d'heure en heure. »
M. Garot a indiqué avoir rencontré le PDG du groupe Doux, Charles Doux, samedi, « en préfecture » à Laval. « Il nous a présenté l'économie générale de son projet. [...] Des éléments clés méritent d'être précisés, en particulier sur le plan financier. Tout le reste en dépend, tant au plan social qu'industriel », a estimé le ministre. Il y a dix jours, M. Garot était apparu très sceptique quant au projet de continuation envisagé par Charles Doux et dont il n'avait pas encore pris connaissance.
« Nous poursuivons les contacts avec Sofiprotéol. Avec le consortium, nous avons insisté pour améliorer sensiblement le volet social de l'offre, tant en ce qui concerne les emplois industriels que les emplois agricoles », a dit M. Garot.
« Une fois la solution choisie par le tribunal, l'Etat sera dans une logique du donnant-donnant, quelle que soit l'hypothèse retenue au final », a rappelé le ministre de l'Agroalimentaire.
« Sur le volet industriel, l'Etat pourra soutenir l'investissement s'il y a une réorientation du modèle de production dont on voit qu'il a atteint ses limites. [...] Sur le volet social, il y aura un soutien de l'Etat en échange d'un engagement des opérateurs vers une nouvelle politique sociale, par exemple dans le domaine de la formation ou de la pénibilité », a développé M. Garot.
Sofiprotéol, l'établissement financier de la filière des huiles et protéines végétales, remettra mardi aux administrateurs judiciaires du groupe volailler Doux une offre de reprise « améliorée », en particulier au plan social, a-t-il fait savoir lundi.
Une douzaine d'offres de reprise de Doux, l'ex-numéro un européen de la volaille, ont été déposées devant le tribunal de commerce de Quimper qui tiendra vendredi une audience et devrait ensuite mettre sa décision en délibéré.
Les syndicats s'attendent à au moins 1.500 licenciements dans le groupe, qui emploie 3.400 personnes et est en contrat avec 800 aviculteurs.
Le groupe Doux, connu notamment pour sa marque Père Dodu, ploie sous une dette estimée à 430 millions d'euros. Couvrant des activités allant des produits frais et congelés jusqu'aux produits élaborés, le groupe est détenu à 80 % par la famille Doux et à 20 % par la banque BNP Paribas.
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