A la suite des différentes réunions organisées par le délégué interministériel à l'agroalimentaire, Alain Berger, dans le cadre de sa mission pour un plan d'action en faveur de la filière avicole, les différentes familles professionnelles rassemblées dans le cadre du Comité de liaison interprofessionnel de la filière de la volaille de chair française (1) ont présenté une série de propositions à court et moyen terme pour sauver l'aviculture française, explique ce comité vendredi dans un communiqué.
Ces propositions ont été débattues jeudi soir lors d'une réunion au ministère de l'Agriculture en présence de toutes les forces vives de l'aviculture, y compris les syndicats de salariés, en présence du conseiller technique du ministre de l'Agriculture, chargé des productions animales, indique le Comité de liaison.
A l'issue de cette rencontre, le Comité de liaison interprofessionnel de la filière des volailles françaises constate que « les pouvoirs publics ont pris en compte les réflexions proposés par la filière. Il acte la volonté affirmée par le délégué interministériel et le conseiller technique du ministre pour défendre une politique exportatrice pour l'aviculture ».
Le Comité de liaison « constate avec satisfaction la convergence des analyses et des propositions pour un plan d'action à moyen et long terme ».
Mais face à la gravité de la crise actuelle, le comité « a rappelé avec insistance l'urgence d'apporter des réponses concrètes et immédiates aux très graves difficultés de la production et de la filière ».
Le Comité de liaison interprofessionnel « en appelle aux plus hautes instances de l'Etat français et, en particulier, au Premier ministre afin que des premières mesures d'urgence soient arrêtées dans les tous prochains jours ».
Le comité rappelle en effet que « compte tenu de l'augmentation permanente des importations de volailles, des décisions injustifiées de la Commission sur l'exportation et de la très grave crise dans le secteur de la dinde, 5.000 emplois dans la filière française des volailles de chair (éleveurs, abattoirs, filière) sont en péril à très court terme ».
Les mesures proposées par le Comité de liaison interprofessionnel de la volaille française sont les suivantes :
« A court terme : mesures d'urgence
- La remise en cause des restitutions au niveau communautaire impose à l'aviculture française et aux pouvoirs publics de réaffirmer la volonté exportatrice de la France et donc de créer de nouveaux outils de promotion à l'exportation ;
- La non-répercussion des hausses des coûts de production liés à l'alimentation animale et aux autres charges d'élevage rend dramatique la situation de la filière avicole. L'Etat doit être garant de relations commerciales équilibrées dans les négociations en cours qui doivent corriger cette situation tant avec la grande distribution qu'avec la restauration collective.
De plus, le Comité exprime les demandes suivantes :
- Mettre en œuvre par les pouvoirs publics des mesures financières particulières pour aider la filière à faire face à la crise, en particulier dans le secteur de la dinde ;
- Accorder des mesures d'exemption de l'écotaxe pour les secteurs en crise majeure ;
- Rendre obligatoire dans les plus brefs délais, l'indication du pays d'élevage sur tous les produits avicoles, y compris les produits transformés crus et cuits et plats cuisinés ;
- Octroyer des aides publiques pour des actions de communication sur la qualité de nos produits ;
- Diminuer les contraintes administratives pour permettre l'installation d'élevages avicoles compétitifs aptes à répondre aux attentes de nos marchés (comme dans les autres pays européens) ;
- Refuser de voir la volaille comme une monnaie d'échange dans les accords d'association et de libre-échange avec les pays tiers (USA, Canada, Ukraine...).
A moyen terme
- Rééquilibrer les relations commerciales par exemple avec la remise en place des PVC conseillés pour arrêter le bradage des produits avicoles qui ruinent les producteurs et les entreprises avicoles ;
- Penser une nouvelle contractualisation qui permette de mieux s'adapter à l'évolution des marchés ;
- Favoriser la restructuration des outils d'abattage en prenant comme marché pertinent le marché européen ;
- Mettre en place une politique de modernisation des élevages de volailles de chair avec des bâtiments innovants, facteurs de progrès technique et source de production énergétique. »
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(1) Le Comité de liaison est une association qui rassemble les différentes organisations professionnelles de la filière des volailles de chair : producteurs, sélectionneurs, accouveurs, fabricants d'aliments, abattoirs et transformateurs et les différents comités interprofessionnels par espèces de volailles. Le Comité de liaison est ainsi constitué du SNA, de la CFA, de Coop de France aviculture, du Snia, de Coop de France nutrition animale, du Synalaf, de la Fia, du Cnadev, du Cidef, du CIPC, du Cicar, du CIP et de l'APVF.