« Notre modèle intégré a un avenir », estiment les responsables de l'entreprise Doux. L'entreprise qui a déposé son bilan en juin 2012, espère une nouvelle prolongation de sa période d'observation jusqu'à la fin de mai 2013. Elle présentera cette requête le mardi 19 février 2013 au tribunal de commerce de Quimper.
Selon la direction de l'entreprise qui tenait une conférence de presse ce jeudi 14 février 2013, « le groupe va bien. Il est en ordre de marche pour rembourser ses créances. Il devrait présenter au printemps un plan d'apurement de ses créances (270 millions d'euros dont 142 millions auprès de la Barclays) sur dix ans ». Le groupe précise aussi que les créanciers qui consentiraient des abandons de créances (70 % à 75 %), seraient remboursés plus rapidement. Il est à noter que les éleveurs dont le passif atteignait 11 millions d'euros ont été remboursés de 36 % de leurs créances (pour les intégrés).
Selon le directeur en charge du redressement du groupe, Arnaud Marion, l'entreprise dégagera un cash-flow de 30 millions d'euros en 2013 et devrait consacrer 12 millions aux nouveaux investissements et 10 millions à l'apurement de son passif. D'autre part, le groupe est en négociation avec le Brésil pour faire face à une dette de 70 millions d'euros.
Face à la baisse des restitutions, le Groupe Doux rappelle qu'il a déjà fait face à la division par 4 de ces aides. Charles Doux précise que ces restitutions sont les seules aides apportées à la filière de la volaille. Selon Arnaud Marion, il serait possible de se passer de ces sommes avec une meilleure parité euro-dollar, un coût de matière première stabilisé, mais aussi une amélioration de la compétitivité de toute la filière. A l'échéance de la future Pac ( 2020), tout devrait être en place pour se passer des restitutions.
Une partie de la baisse actuelle des restitutions (40 euros) sera répercutée sur les éleveurs jusqu'à la fin d'avril 2013 au moins. Pour l'avenir, tout serait sur la table, y compris une renégociation concertée avec les éleveurs de leurs contrats actuels.
Enfin, pas question pour le groupe, contrairement à ce qu'il lui a été suggéré, de renoncer à la filière d'exportation et de reconvertir une partie des poulaillers pour reconquérir le marché intérieur : les productions et les marchés sont trop différents. Mais surtout, pour le PDG du groupe, la dynamisme actuelle du marché à l'exportation tire toute l'activité, les clients sont fidèles et la croissance permanente : « Notre modèle intégré est plus rentable que tout autre modèle », estime-t-il pour l'instant. Rendez-vous le mardi 19 février 2013 pour l'appréciation du tribunal de commerce.