Selon les premières prévisions établies au 1er juillet 2010 par le service de la statistique et de la prospective du ministère de l'Agriculture (SSP), la récolte de 2010 s’élèverait à 47,3 millions d’hectolitres, dont 23 millions en vins d’appellation d’origine protégée (AOP), près de 13 millions en vins avec indication géographique protégée (IGP), 3,6 millions en autres vins et jus et 7,8 millions pour les vins destinés à la production d’eaux-de-vie.
La récolte en 2010 serait légèrement en dessous de la moyenne des cinq dernières années (-1 %) mais un peu supérieure à la récolte de 2009 (+1 %), laquelle avait bénéficié de bonnes conditions climatiques dans l'ensemble pour donner une vendange qualifiée d'exceptionnelle par les spécialistes.
Les vins avec indication géographique (IG), comprenant les vins d'AOP et les vins avec IGP, verraient leur production progresser par rapport à 2009.
Dans le détail, la production en vins en AOP serait supérieure à celle de l’an passé de 1 %. Les vins pour eaux-de-vie en AOP (incluant le cognac et l’armagnac) avec 8 % de gain par rapport à 2009, retrouveraient un niveau moyen. Les vins en IGP augmenteraient de 4 % par rapport à l’année dernière.
En revanche, les autres vins (comprenant entre autres les volumes au-dessus des plafonds d’appellation et les vins sans IG) perdraient 14 % par rapport à la récolte de 2009 et resteraient en deçà de la moyenne quinquennale (-10 %).
Au début de la campagne, le seul incident climatique majeur susceptible d'avoir un impact sur la récolte finale a eu lieu dans le Var (les inondations ont emporté 500 ha de vignes le 15 juin 2010 dans la région de Draguignan essentiellement) mais, à ce stade, les pluies diluviennes qui se sont abattues sur ce département ne semblent pas impacter significativement la production totale du Sud-Est, indique le ministère.
Les quelques dégâts de grêles recensés à ce jour dans les autres départements français sont très localisés et auront peu d’impact sur les productions, indique la note du ministère.
La période de floraison est étalée en raison des conditions climatiques fraîches et humides, et un petit retard végétatif est relevé dans de nombreuses régions, rapporte le SSP. Le risque de coulure ou millerandage est élevé cette année, souligne-t-il.
Hormis dans le Sud-Ouest, le potentiel des maladies fongiques cette année serait en hausse par rapport à 2009, estime la note ministérielle, ce qui pourrait contribuer à réduire finalement la récolte, surtout si la couverture phytosanitaire venait à se relâcher. Selon le SSP, l’alternance de périodes fraîches humides et chaudes laisse entrevoir une recrudescence des maladies comme le mildiou.