Les surfaces de vignobles continuent de reculer dans le monde hors Amérique du Sud, ce qui, conjugué à de mauvaises conditions climatiques, a conduit la production de vin à des « niveaux très faibles », a indiqué, mardi, l'Organisation mondiale de la vigne et du vin (OIV).
Dans son point annuel de conjoncture pour 2012, l'OIV estime que la production mondiale de vin atteindra cette année 248,2 millions d'hectolitres (Mhl), soit un « net recul de 16 Mhl par rapport à 2011 ».
L'Union européenne reste largement en tête alors que l'Italie est passée premier producteur mondial avec 40,8 Mhl – malgré un repli de 3 % comparé à 2011 – devant la France, qui accuse un recul marqué à 40,7 Mhl (-9,3 Mhl par rapport à 2011), et l'Espagne (31,5 Mhl). Les Etats-Unis occupent le quatrième rang mondial.
Il reste que l'UE a perdu 270.000 hectares de vignes sous l'effet de primes à l'arrachage octroyées pendant trois années consécutives. Même si « 2012 est la première année depuis trois campagnes à ne pas être marquée par l'influence de ces primes », note l'OIV, « certains pays indiquent une érosion attendue de leur vignoble entre 2011 et 2012 ». Seuls le Portugal et la Grèce voient leurs surfaces progresser en Europe.
Ailleurs, les réductions de surface conjuguées à une météo défavorable cette année auront « fortement influencé le niveau de production de 2012 attendu », prévient l'organisme. D'autant que la situation n'est guère meilleure dans le reste du monde : le rythme de croissance des surfaces plantées dans l'hémisphère Sud et aux Etats-Unis s'est ralenti depuis plusieurs campagnes par rapport au mouvement d'expansion observé autour de l'an 2000.
La production nord-américaine reste en progression en 2012 (20,5 Mhl, +7 %) mais c'est par rapport à son niveau modeste de 2011, souligne l'OIV. Seule l'Amérique du Sud poursuit son développement, en particulier l'Argentine (+2.000 ha), le Brésil et le Chili. Ce dernier pays atteindrait même un niveau de production record à 10,6 Mhl (en hausse de 15,5 % comparé à 2010).
Enfin, l'OIV constate que la croissance du vignoble chinois tend à s'atténuer et que l'érosion constatée depuis 2006 se poursuit en Afrique du Sud et surtout en Australie (12.000 ha de perdus en 2012, sur 162 millions).