Des vendanges exceptionnellement précoces, les premières de France selon le vigneron, ont commencé jeudi dans le Roussillon, à Rivesaltes (Pyrénées-Orientales).
A partir de 7h00, une « colle » ou « colla » (la troupe des vendangeurs) d'une vingtaine de personnes s'est mise à l'oeuvre sur le domaine de Rombeau pour cueillir les muscats petits grains qui serviront à élaborer des muscats blancs secs primeurs mis sur le marché le troisième jeudi d'octobre, a rapporté Pierre-Henri de La Fabrègue, le propriétaire.
A une journée près, c'est un record de précocité dans la saison, a dit le propriétaire qui revendique d'être le premier à vendanger en France depuis des années. Il se rappelle avoir commencé à récolter un 3 août il y a une dizaine d'années mais, généralement, les vendanges débutent pour lui autour du 10.
« On a eu tout ce qu'il fallait de soleil aux mois d'avril et mai. Formidable ! En plus de ça, il avait plu cet hiver, il a plu au printemps... On a des feuilles qui donnent de la vigueur au cep, à la vigne et au raisin. On avait tous les éléments - on les a toujours d'ailleurs - et on a une superbe récolte, surtout en quantité », s'enthousiasme-t-il.
« Je suis en train de goûter les premiers jus. Je suis en train de faire un voeu parce que c'est les premiers jus de l'année. C'est extra, c'est équilibré, légèrement acide, ça va faire des muscats secs primeurs formidables », se réjouit le propriétaire qui s'enorgueillit de plusieurs siècles de savoir-faire vigneron dans sa famille.
Et encore... On aurait commencé à vendanger toute fin juillet si le début de l'été n'avait été aussi frais, note-t-il.
Les professionnels escomptent des vendanges précoces partout en France sauf imprévu. Elles s'annoncent prometteuses par rapport à une année 2010 où la récolte, après un été pourri, avait été sauvée par un mois de septembre ensoleillé.
Avec la météo des derniers mois, Pierre-Henri de La Fabrègue prédit une production supérieure de 10% à la moyenne. C'est considérable souligne-t-il. La qualité sera, elle aussi, au rendez-vous. A l'arrivée des premières bennes dans les caves, son raisin affichait déjà au réfractomètre 12,2 de degré alcoolique potentiel.
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