La Russie suspend les importations de « bétail à cornes » et de porcs vivants en provenance de l'UE, prétextant la propagation du virus de Schmallenberg et de la fièvre catarrhale ovine dans les élevages européens. Les autorités communautaires protestent.
La Russie a confirmé, lundi, qu'elle allait suspendre à partir de mardi les importations d'animaux vivants (bovins, ovins, caprins, porcs) en provenance de l'UE, en raison de la propagation dans les élevages européens du virus de Schmallenberg et de la situation sur le front de la fièvre catarrhale ovine.
L'Agence fédérale de contrôle vétérinaire (Rosselkhoznadzor) indique, dans un communiqué, « avoir jugé indispensable de suspendre temporairement à partir du 20 mars 2012 les importations des pays de l'UE du bétail à cornes et des porcs vivants ». Moscou avait déjà suspendu les importations en provenance du Royaume-Uni, de l'Allemagne, des Pays-Bas, de la Belgique et de la France.
Jeudi dernier, une source à Bruxelles avait indiqué que des experts de l'UE étaient en route pour Moscou afin de tenter de dissuader la Russie de bloquer l'importation de porcs vivants, qui devrait avoir de sérieuses conséquences pour les exportateurs des pays baltes. Un responsable letton a ainsi déclaré que les « deux tiers » des revenus d'exportation des Etats baltes étaient menacés en raison de cette décision.
Dans son communiqué, l'Agence fédérale russe fustige « l'absence de contrôle des exportations d'animaux de la part des services compétents de la Commission européenne » alors que « le contrôle des importations dans les pays de l'UE est lui effectué à un très haut niveau ».
Les commissaires européens en charge du Commerce, Karel De Gucht, et de la Santé des consommateurs, John Dalli, ont exprimé, mardi 20 mars, leur « profonde déception » après la décision des autorités russes. Ils l'estiment « injustifiée et disproportionnée » et appellent à la levée de l'interdiction d'importation du bétail européen.
Non seulement ce commerce ne met pas en danger la santé des citoyens russes, font valoir les deux commissaires dans un communiqué, mais encore la décision de Moscou ne repose sur aucune base scientifique et n'est pas non plus en phase avec les engagements des autorités russes à l'Organisation mondiale du commerce (OMC).
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