Près des trois quarts des Européens pensent que l'Union européenne devrait proposer des mesures supplémentaires afin de traiter les problèmes liés à l'eau en Europe, selon une enquête Eurobaromètre publiée jeudi.
Une large majorité (68 %) estime que les problèmes liés à l'eau sont graves. Les sécheresses, les inondations et la pollution chimique sont considérées comme d'importants défis à relever.
La pollution chimique est citée par une majorité d'Européens (84 %) comme la principale menace pour les ressources hydriques, suivie par le changement climatique (55 %) et les changements dans les écosystèmes aquatiques (49 %).
61 % des personnes interrogées estiment qu’elles ne déploient pas suffisamment d’efforts pour protéger les ressources hydriques, mais elles considèrent également que des efforts supplémentaires sont nécessaires de la part de l’industrie (65 %), de l'agriculture (51 %) et des producteurs d'énergie (47 %).
62 % des citoyens estiment également qu'ils ne sont pas suffisamment bien informés, tandis que 67 % pensent que sensibiliser le public aux problèmes liés à l'eau serait le moyen le plus efficace de réduire ces problèmes.
73 % des Européens souhaiteraient que davantage de mesures soient adoptées au niveau de l'UE pour réduire les problèmes liés à l'eau. Pour y remédier, ils demandent la mise en place d’amendes plus élevées infligées aux pollueurs, d'une politique de tarification plus équitable ou d'incitations financières (exonérations fiscales ou subventions). La majorité des Européens sont favorables à une tarification de l'eau fondée sur le volume utilisé et conviennent que les prix devraient augmenter proportionnellement aux effets sur l'environnement.
Les Européens estiment que ces mesures devraient être principalement axées sur la pollution de l’eau par l’industrie (69 %) et par l'agriculture (39 %), sur l'utilisation excessive d'eau (30 %) et sur les inondations et les sécheresses (24 %).
Toutes ces questions seront prises en considération par la Commission européenne dans le « programme relatif à la sauvegarde des ressources hydriques de l'Europe » prévu pour novembre 2012. Il recensera les « lacunes actuelles et les priorités futures » et proposera des « mesures visant à orienter l’élaboration de la politique dans le domaine de l’eau jusqu’en 2020 », indique la Commission.
Il s’appuiera sur une analyse intégrant la modélisation économique et climatique pour la période allant jusqu’en 2050.
L'enquête d'Eurostat a été réalisée dans l'ensemble des 27 États membres de l'Union européenne, entre le 5 et le 7 mars 2012. Plus de 25.500 personnes issues de différents groupes sociaux et démographiques ont été interrogées dans leur langue maternelle au nom de la Commission européenne.