Jeudi 12 juin, lors d'une conférence de presse à Paris, le Sniv-SNCP a dévoilé un sondage réalisée par l'Ifop auprès des consommateurs sur les critères d'achat de la viande dans les grandes surfaces. Conclusion de l'étude : la qualité du produit (c'est-à-dire sa couleur et son aspect) arrive en tête du classement (90 %), suivie par la mention de l'origine française (79 %). Le prix arrive en troisième position (54 %). Ce qui permet aux entreprises d'abattage de rebondir et de proposer à nouveau une remise à plat des pratiques commerciales aujourd'hui orientées par la guerre des prix que se livrent les enseignes.
« Les grandes et moyennes surfaces (GMS) nous demandent des prix d'appel toujours plus bas pour alimenter leurs parts de marché, remarque Pierre Halliez, le directeur du Sniv-SNCP. Il y a une contradiction entre leur demande de baisse et nos besoins pour couvrir nos charges. Nous ne sommes pas en guerre contre les enseignes, mais elles le sont entre elles. Et nous, nous sommes face au mur de la guerre entre distributeurs. Ce système est perdant-perdant. Cette tendance à tirer les prix ne profite à personne, puisque la consommation de viande baisse depuis 15 ans en France. »
Le syndicat pointe du doigt les promotions qui, selon lui, désorientent les consommateurs. S'appuyant sur l'Observatoire des prix et des marges, le Sniv-SNCP souligne que les côtes de porc sont en promotion dans 30 % des hyper- et supermarchés sur une année entière. « Entre 2 et 3 €/kg, estime Pierre Halliez. Le reste du temps, elles sont vendues autour de 8 €/kg. Une part importante des volumes est écoulée à des prix qui ne couvrent pas nos coûts de production, et le consommateur est perdu. Entre 2,50 €/kg et 8 €/kg, quel est le véritable prix de la côte de porc. »
Face au comportement des grandes surfaces, les propositions du Sniv-SNCP s'articulent autour de 5 axes pour « retrouver les conditions d'un commerce responsable » :
- L'encadrement via des accords interprofessionnels, du régime des promotions sur le marché national. Cela pourrait prendre la forme d'un code de bonnes pratiques définissant les périodes, la durée des promotions, les produits concernés... Le Sniv-SNCP appelle par ailleurs le gouvernement à « faire respecter l'interdiction de la pratique des prix abusivement bas ».
- Le respect des règles et les bonnes pratiques commerciales par l'ensemble des opérateurs.
- L'amélioration de l'information du consommateur, notamment en réformant la dénomination des morceaux. Ce chantier, conduit dans le cadre interprofessionnel, devrait aboutir à l'automne avec la parution de textes au Journal officiel.
- La mise en avant mise en avant du logo « Viande de France » jugé trop timide pour l'instant dans les rayons des grandes surfaces.
- La restauration d'une « concurrence loyale sur le marché européen pour lutter contre le dumping social ».