L'impact du scandale de la viande de cheval se confirme sur les ventes de surgelés et de plats cuisinés, avec des pertes estimées à 9 millions d'euros sur les deux semaines qui ont suivi son éclatement le mois dernier, indique une étude publiée le 13 mars 2013.
L'affaire semble en revanche profiter aux pâtes non préparées, aux légumes et aux volailles, sur lesquels les consommateurs ont été apparemment nombreux à reporter leurs achats, révèle cette enquête réalisée entre le 11 et le 24 février par l'institut SymphonyIRI.
Selon les données relevées à partir des tickets de caisse en hyper- et supermarchés, les ventes de plats surgelés cuisinés ont reculé de 18,5 % par rapport à la même période de 2012. En tenant compte du recul déjà constaté sur ces produits avant la crise, l'institut évalue son impact direct à -16,8 %.
Les plats cuisinés surgelés à base de viande ou de pâtes sont particulièrement touchés (-26 %), mais l'ensemble des surgelés sont frappés, y compris des produits n'ayant rien à voir avec la crise, comme les pizzas (-3,1 %), les poissons (-3,7 %) ou encore les légumes surgelés (-4,3 %). Les plats cuisinés frais et en conserve souffrent également, avec des reculs de 3 % et 4,2 %.
Paradoxalement, les pertes sur les plats cuisinés surgelés directement concernés par le scandale ne pèsent qu'un quart (2,2 millions d'euros) du manque à gagner global. Celles sur les autres produits surgelés apparaissent au final plus importantes (4 millions). Méfiants, les consommateurs semblent avoir reporté leurs achats vers d'autres catégories de produits, qui « enregistrent des taux de croissance inattendus et de fortes ruptures de tendance, cette fois positives au cours de ces mêmes deux semaines », indique SymphonyIRI.
C'est notamment le cas des pâtes alimentaires (+6,9 %), des légumes d'accompagnement (+8,3 %), des produits élaborés à base de volaille (+6,8 %) ou des panés frais type cordons bleus (+7,8 %). Avec ces « transferts naturels d'achat », les distributeurs pourraient ainsi récupérer « à très court terme près de 7 millions d'euros » qui ne compenseront donc pas totalement les pertes engendrées par le scandale, note l'institut.
Au-delà de ces effets immédiats, « il est possible que cette crise laisse des séquelles plus profondes et perturbantes pour les consommateurs concernant le circuit global d'approvisionnement et de transformation des produits ». Ces derniers pourraient donc modifier durablement leur comportement d'achat, conclut SymphonyIRI.