La sortie des quotas laitiers va infléchir la production de viande bovine en faveur des femelles, pronostique une étude de l'Institut de l'élevage (1) présentée le 11 février 2015 lors du conseil spécialisé en charge des ruminants et équidés de FranceAgriMer.
Au terme de l'étude, l'auteur envisage une production de viande bovine de l'ordre de 1,47 million de tonnes-équivalent carcasse (tec) en 2020, ce qui constituerait un retour au « bas niveau de 2013 » et un repli de 8 % par rapport à 2010.
La sortie des quotas, effective au 1er avril 2015, laisse entrevoir une progression de 16 % de la production laitière à l'horizon de 2020 (dont +6 % en 2014), rendue possible par un accroissement du nombre de vaches (+3 %) et du rendement laitier moyen (+12 % à 7.435 kg de lait).
Le cheptel allaitant devrait, lui, se contracter de 3 % pour revenir à 3,9 millions de vaches en 2020.
La production de veaux de boucherie est attendue en forte baisse (-12 % entre 2013 et 2020).
La production de gros bovins mâles est attendue en net repli de 7 %, conséquence de la « chute » des jeunes bovins laitiers (-30 %) et d'une « bonne tenue » des jeunes bovins de race à viande.
LES PRINCIPAUX ENSEIGNEMENTS DE L'ETUDE
Quelle évolution du cheptel laitier en 2020 ?
- Dynamique laitière dans les régions d'élevage de plaine,
- Croissance possible de la production laitière nationale : +16 % de 2013 à 2020, dont +6 % en 2014.
- Rendements laitiers moyens : +800 kg (+12 % par rapport à 2013), à 7.435 kg de lait,
- Cheptel laitier national : +3 % par rapport à 2013, à 3,82 millions de vaches,
- Abattages de vaches laitières : 1 million de têtes en 2020.
Evolution des disponibilités en veaux laitiers
- Stabilité des naissances,
- Mais recul des veaux mâles,
- Essor du sexage modifie le sexe-ratio : de 50 % en 2014 à 44 % en 2020,
- Interrogation sur l'évolution du croisement.
Production de veaux de boucherie : baisse programmée
- Hausse probable des coûts de production/prestations,
- Difficulté de renouvellement des éleveurs,
- Erosion lente de la consommation intérieure,
- Chute de production estimée à -12% entre 2013 et 2020.
Erosion du cheptel allaitant
- Agrandissement/extensification des exploitations allaitantes,
- Arrêt de petits troupeaux dans les exploitations laitières,
- 50.000 vaches allaitantes de moins (-9 % par rapport à 2013) dans les exploitations mixtes,
- 150.000 vaches allaitantes de moins (-3 % par rapport à 2013) à 3,9 millions de têtes en 2020,
- 1,25 million de femelles abattues : +5 % par rapport à 2013 et -6 % par rapport à 2010.
Recul probable des exportations de broutards
- Recul des exportations de broutards autour de 900.000 têtes.
Nette baisse de la production de bovins mâles
- Chute des JB laitiers (-30 % par rapport à 2013) surtout dans les exploitations laitières,
- Bonne tenue des JB de race à viande,
- Recul de 7 % par rapport à 2013 de la production de viande de gros bovins mâles.
Quelle production de viande bovine en 2020 ?
- 1,47 million de tec en 2020 = le bas niveau de 2013 et -8% par rapport à 2010,
- Plus de viande bovine issue de femelles : de 60 à 63 % des gros bovins,
- Moins de gros bovins mâles laitiers (-33 % par rapport à 2010).
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(1) « Conséquences de la sortie des quotas sur la production de viande bovine », Gérard You, responsable du service en charge de l'économie des filières à l'Institut de l'élevage.