L'aide à l'engraissement, que le ministère de l'Agriculture a finalement choisi de ne pas appliquer en 2012, s'est invitée à la table ronde sur la contractualisation que la Fédération française des commerçants en bestiaux (FFCB) a organisé à Paris le 14 novembre 2012 pour son assemblée générale.
Gérard Poyer, son président, a demandé au représentant du ministre de « rétablir rapidement la situation ». Le conseiller de Stéphane Le Foll a expliqué pourquoi ce dernier n'a pas signé le décret pour la mise en place de cette aide.
C'est lors des questions posées par la salle aux intervenants de la table ronde que le sujet a surgi. Un négociant de la Région Poitou-Charentes a expliqué s'être engagé dans la contractualisation avec des éleveurs et un abatteur. Et avec à la clé cette aide à l'engraissement pour l'agriculteur. En supprimant cette aide, « on les a pris pour des pigeons, s'insurge-t-il. On ne les y prendra pas deux fois. » Le professionnel s'inquiète notamment des conséquences pour ceux qui n'honoront pas leurs contrats.
Gérard Poyer a saisi la balle au bond, d'abord pour calmer ses troupes qui s'enflammaient contre la contractualisation, puis face au conseiller du ministre pour lui faire remarquer que « les commerçants avaient œuvré pour mettre en place des contrats avec des abatteurs et que les éleveurs avaient été trompés. C'est un moment grave et il faut répondre à ceux qui se sont mobilisés avec leurs associations d'éleveurs. »
Jean-Guillaume Bretenoux, le conseiller technique du ministre chargé des filières animales, a vite compris qu'il avançait en terrain miné. Il a d'abord rappelé que cette aide était conditionnée à la signature d'un contrat sur lequel les familles de l'interprofession bovine n'ont pas réussi à s'entendre. « Si la perte de cette aide rend antiéconomique le fait d'avoir passé ce contrat, ça pose question sur son principe même, souligne-t-il. Cela a-t-il un sens de donner une aide si une fois qu'on cesse de la verser, les gens arrêtent de faire de l'engraissement ? Etait-ce cela qui était structurant pour la filière ? »
Pour conclure le débat, le conseiller du ministre a précisé que si l'aide avait été entérinée par Stéphane Le Foll, les 60 € par animal annoncé au départ ne seraient pas au rendez-vous. « Au final, nous avons reçu 5.000 dossiers, estime-t-il. Avec 8 millions d'euros et au minimum 50 jeunes bovins par demande, on ne serait pas à 60 € mais à moins de la moitié. »
Scandaleux
lundi 17 décembre 2012 - 22h08
C'est très grave de ne pas respecter ses engagement pour un gouvernement , on ne promet pas une aide à des gens pour leur enlever finalement. Ce gouvernement est nul , il est anti agriculture.