La Coordination rurale (CR) se dit « particulièrement inquiète des conséquences probables de l'embargo russe sur le marché de la viande bovine ».
« La section viande de la CR est particulièrement inquiète des conséquences probables de l'embargo russe sur le marché de la viande bovine. Ces perturbations à venir sont la preuve que la PAC n'est pas à la hauteur des enjeux de l'agriculture européenne dans un marché qu'elle a libéralisé », écrit le syndicat dans un communiqué du 13 août.
« La France exporte peu de viande bovine en Russie ; ce ne sont donc pas les conséquences directes qui sont à craindre, hormis pour les ventes de reproducteurs. Pour autant, les éleveurs bovins ne seront pas épargnés. La viande exportée en Russie par les pays tiers devra forcément être consommée et elle viendra inévitablement concurrencer la viande française sur notre marché intérieur et sur les marchés d'exportation. De plus, dans les étals, la concurrence entre les différentes viandes (porc, volaille...) et même le poisson pourrait être encore plus défavorable à la viande bovine qu'elle ne l'est actuellement. Les syndicats, qui appelaient il y a quelques temps à produire pour exporter, se rendent compte à présent de la fragilité du marché qui peut se retourner à chaque balbutiement géopolitique. »
Désengorger les marchés
« Au lieu de réguler la production, le ministre de l'Agriculture a mis, avec ses collègues européens, l'agriculture face au libéralisme à travers les orientations de la PAC. La section viande de la CR attend avec impatience la prochaine rencontre des ministres européens de l'agriculture, mais n'ose pas trop croire à une réelle prise en compte des problèmes des producteurs. »
« Outre le problème de la Russie, le marché de la viande bovine (maigre, gras, vif et carcasse) va être totalement désorganisé dans les prochains mois à travers les problèmes de consommation intérieure, les stocks qui s'accumulent, les craintes sur le prix du lait, la fièvre aphteuse en Afrique du Nord, les accords commerciaux avec l'Amérique du Nord... Les dirigeants européens doivent prendre leurs responsabilités : proposer des solutions pour désengorger les marchés. Le "comité export viande bovine" de S. Le Foll va peut-être enfin se mettre réellement au travail pour trouver des débouchés à la production française. Les prix de vente sont aujourd'hui en dessous des coûts de production, et toute nouvelle baisse sera catastrophique pour les éleveurs, qui restent totalement désarmés face à la toute-puissance des abatteurs », conclut le communiqué.