Le Copa-Cogeca (organisations agricoles et coopératives de l'UE) a affimé, vendredi, dans un communiqué, « qu'un accord dans le cadre des négociations de libéralisation du commerce entre l'UE et le Mercosur conduirait à un effondrement total du secteur bovin européen », selon une étude qu'il vient de publier.
« Il convient dans un même temps de souligner que les importations en provenance de ces pays ne respectent pas les normes européennes élevées », ajoute l'organisation.
Les négociateurs de l'UE et du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay) doivent se rencontrer à la mi-mars pour poursuivre leurs discussions en vue d'un accord de libre-échange.
« Si le commerce venait à être pleinement libéralisé entre les deux parties, cela devrait avoir pour conséquence la perte de quelque 25 milliards d'euros pour le secteur bovin européen. Un accord causerait en outre une augmentation de la volatilité des prix et une forte hausse des importations dans l'Union européenne de viande porcine, de volaille et de maïs en provenance de ces pays », ont averti les président du Copa, Padraig Walshe, et de la Cogeca, Paolo Bruni, dans un courrier adressé au commissaire européen à l'Agriculture, Dacian Ciolos. .
Le Mercosur est déjà un grand exportateur de produits agricoles et alimentaires vers l'UE, plus de 90 % de nos importations de viande bovine proviennent de ces pays.
« En cas de libéralisation accrue des échanges commerciaux avec le Mercosur, nous deviendrions encore plus dépendants des importations et la sécurité alimentaire de l'UE se trouverait toujours plus compromise par les conditions climatiques ou les décisions politiques relatives à l'agriculture de ces pays », soulignent les organisations agricoles européennes.
Les pertes économiques d'un accord commercial « iraient au-delà du cadre de la Pac et favoriseraient la délocalisation de la production de nombreux produits. En outre, un accord aurait pour effet de doubler le niveau des émissions de dioxyde de carbone, ce qui irait à l'encontre de l'engagement de l'UE », poursuivent-elles.
Il existe aussi « certaines préoccupations concernant les aspects de sécurité de la production de viande dans ces pays, notamment à l'égard de la traçabilité et de l'utilisation d'hormones dans la production de viande ».
Le Copa-Cogeca s'oppose donc « fermement à toute nouvelle concession vis-à-vis de pays tiers ».