Les Européens sont divisés sur l'opportunité d'intervenir pour soutenir les cours du lait, ont indiqué lundi des diplomates en marge d'une réunion des ministres européens de l'Agriculture.
Saisis par la Pologne et l'Estonie, qui ont dit redouter une crise « similaire » à celle qu'a traversée le secteur laitier en 2009, les ministres ont constaté leurs divergences quant à la nécessité d'activer des mécanismes correctifs sur les marchés.
Dans un document diffusé aux ministres, la Pologne, soutenue par l'Estonie, demande que « tous les mécanismes adéquats » soient activés, « y compris la réintroduction des restitutions aux exportations de produits laitiers aussi vite que possible ».
Mais le commissaire à l'Agriculture, Dacian Ciolos, a estimé qu'une telle mesure « ne semble pas justifiée à la lumière de la situation actuelle du marché », d'autant plus que les exportateurs européens bénéficient de la faiblesse actuelle de l'euro face au dollar.
Selon l'exécutif européen, la baisse des cours enregistrée ces derniers mois intervient après une évolution largement positivea des prix du lait, et s'explique en particulier par une forte hausse de la production dans les principales régions productrices (3 % dans l'UE en 2012, 9,9 % en Nouvelle Zélande, 5,5 % en Australie).
Les prix moyens dans l'UE en mai 2012 (31,6 centimes le litre) restent 30 % plus élevés qu'en 2009.
Selon un diplomate, la Belgique, mais aussi le Portugal, la Hongrie et la Slovénie ont soutenu la démarche polonaise. Le Royaume-Uni, l'Allemagne et le Luxembourg notamment ont au contraire plaidé pour ne pas intervenir à court terme.