La Commission européenne a présenté, mardi, une feuille de route pour une Europe efficace dans l'utilisation des ressources » à l'horizon de 2050, avec des ambitions intermédiaires à 2020. La biodiversité, la conservation des sols et des eaux, l'efficience des filières agroalimentaires figurent au nombre des priorités.
Cette feuille de route, qui vise à doter l'UE d'une « économie durable d'ici à 2050 », est présentée comme un « programme en faveur de la compétitivité et de la croissance axé sur l'utilisation de moins de ressources lors de la production et de la consommation de biens ». Sur une trentaine de pages, la Commission dresse un inventaire des secteurs clés, proposant pour chacun d'eux une série d'actions à envisager en priorité.
La Commission définira, en 2012, des objectifs en vue d'une meilleure utilisation de l'eau, par exemple dans le domaine de l'irrigation.
S'agissant des sols, la Commission annonce pour 2014 une communication sur l'utilisation des terres. « D'ici à 2020, les politiques de l'UE tiendront compte de leur incidence directe et indirecte sur l'utilisation des sols dans l'UE et ailleurs dans le monde, et nous serons en bonne voie pour atteindre notre objectif consistant à supprimer d'ici à 2050 toute augmentation nette de la surface de terre occupée » (chaque année, 1.000 km² sont perdus par l'agriculture dans l'UE). Par ailleurs, « l'érosion des sols aura été réduite et leur teneur en matières organiques aura augmenté ».
Plus généralement, « d'ici à 2020, la perte de biodiversité dans l'UE et la dégradation des services écosystémiques auront été enrayées, et la biodiversité aura, dans toute la mesure du possible, été restaurée ». La Commission « redoublera d'effort pour intégrer la protection de la biodiversité et des écosystèmes dans les autres politiques de l'Union, avec un accent particulier sur l'agriculture et la pêche ».
La Commission promet de « s'attaquer au problème des denrées alimentaires », dont la production est à l'origine de 17 % des émissions de gaz à effet de serre et de 28 % de l'utilisation des ressources naturelles dans l'UE. D'ici à 2020, l'utilisation de ces ressources devra avoir diminué de 20 %, le gaspillage d'aliments de 50 %. Le cas du phosphore est expressément soulevé, la feuille de route invitant à « réduire notre dépendance à l'égard de l'extraction de phosphate ».