Le CGAAER a rendu mercredi son rapport d'évaluation du volet mobilisation des bois chablis dans le cadre du plan de solidarité nationale consécutif à la tempête Klaus du 24 janvier 2009.
Cette mission d'évaluation s'est déroulée de mai 2012 à octobre 2013. Pilotée par un comité d'évaluation associant l'AgroParisTech Nancy et les différentes parties prenantes, elle a porté sur le seul massif aquitain de pins maritimes, particulièrement affecté par la tempête.
Elle fait suite à la mission du CGAAER (Conseil général de l'alimentation, de l'agriculture et des espaces ruraux) de 2010 (rapport n° 2093), qui a établi un bilan de la première année du plan de solidarité nationale en faveur de la filière de la forêt et du bois mis en œuvre après la tempête Klaus. Elle en actualise les enseignements et étend l'évaluation à de nouveaux aspects, notamment l'impact du plan sur la filière et les prix.
Une partie de l'évaluation, portant sur les effets économiques du plan, a été confiée au Laboratoire d'économie forestière (LEF) de l'AgroParisTech-Inra.
S'agissant de l'élaboration du plan, le rapport d'évaluation indique que « les pouvoirs publics ont pris rapidement, à partir du 24 janvier 2009, un ensemble de mesures destinées à rétablir les accès, à mobiliser et à stocker les bois chablis – le rapport évalue à 42 millions de mètres cubes le volume des chablis provoqués par Klaus, NDLR – et à encourager leur transport en dehors de la région en attribuant des subventions aux opérateurs et/ou en leur accordant des prêts bonifiés, le cas échéant garanti ».
S'agissant de la mise en œuvre, une cellule de crise a été créée auprès du préfet de la Région Aquitaine, rappelle le rapport. « Le service forestier de la Draaf Aquitaine a piloté et animé localement le plan en concertation avec les partenaires professionnels. Son rôle a été déterminant dans la gestion des mesures, l'octroi de la garantie des prêts relevant du niveau national. Il a bénéficié d'un renfort limité d'effectifs à titre temporaire. »
Plus de 30 millions de mètres cubes ont été exploités en trois ans sur un volume de chablis de pin maritime de 42 millions de mètres cubes hors bois scolytés, précise le CGAAER. « Ce délai de trois ans est inférieur à celui envisagé par le CIPM » (le Comité interprofessionnel du pin maritime) qui et de cinq ou six ans, souligne le CGAAER.
Le volume des stocks constitués représente 8 millions de tonnes, soit plus d'une année de récolte moyenne avant tempête. « Il est à noter que près de la moitié du volume de chablis a été mobilisée sans recours aux aides », insiste le rapport.
Quant aux effets du plan, « les dispositifs retenus ont permis le maintien d'un certain niveau d'activité des opérateurs locaux dans un contexte de crise économique », estime le CGAAER. Cependant, l'évolution des prix « n'a pas été positive en raison de la quantité très importante de chablis et de la faiblesse de la demande liée à la crise » économique.
Pour l'avenir, la mission recommande d'inscrire l'élaboration du plan dans un contexte européen et de disposer d'un plan cadre approuvé dans ses grandes lignes par la Commission européenne (« plan Orsec tempête »).
Le CGAAER suggère de reprendre le dispositif d'aide au stockage qui a fait la preuve de son efficacité, de prendre en compte dès l'origine les aspects sanitaires, et finalement de prévoir une communication globale.