La filière française du sucre regrette vendredi dans un communiqué que l'annonce gouvernementale de taxation des boissons sucrées, dans le cadre du plan d'austérité annoncé par François Fillon, soit présentée comme une mesure de santé publique, dont l'enjeu serait la prévention de l'obésité et estime qu'il s'agit d'une mesure non justifiée sur le plan scientifique et médical.
Selon le Cedus (Centre d'étude et de documentation du sucre), « les récentes analyses d'experts concluent à l'absence d'impact de ce type de mesures fiscales sur les comportements alimentaires et donc à l'absence d'éventuels effets positifs à terme sur le contrôle du poids ».
L'organisme interprofessionnel cite ainsi une expertise scientifique sur les comportements alimentaires menée par l'Inra en 2010 à la demande du ministère de l'Agriculture qui indique dans ses conclusions sur la taxe nutritionnelle que « la capacité des politiques fiscales à modifier les comportements individuels n'est pas démontrée » et rappelle plus spécifiquement que les boissons sucrées ont fait l'objet de politiques de taxations aux Etats-Unis sans aucun effet significatif sur les variations de poids des adolescents.
La filière de la betterave, de la canne et du sucre estime par ailleurs que « pour le consommateur, cette mesure est un signal négatif et perturbant vis-à-vis d'un ingrédient tel que le sucre, issu de la nature, connu séculairement, et partie intégrante de notre modèle alimentaire français ».