Le député Bernard Reynès (UMP) s'est dit jeudi « stupéfait » par la taxe sur les sodas annoncée par François Fillon dans le cadre du plan d'austérité, une mesure que le député avait recommandée récemment dans un rapport parlementaire mais en contrepartie d'une baisse du coût de la main-d'œuvre agricole.
Dans un communiqué, ce député des Bouches-du-Rhône « fait part de sa stupeur ». « Exit donc les retombées financières estimées à 550 millions d'euros pour la filière des fruits et légumes : cette mesure forte devait permettre d'abaisser les charges pour ramener l'heure de travail payée au Smic à 9,32 euros au lieu de 10,30 euros et rendre les agriculteurs plus compétitifs face aux pays voisins », explique-t-il.
Il avait formulé cette proposition à l'occasion d'un rapport sur la relance de la compétitivité de l'agriculture.
« C'est comme si on s'était inspiré de ma proposition pour trouver des recettes et détourner l'affectation de la dépense aux dépens du monde agricole », écrit-il.
Mercredi soir, François Fillon a justifié cette mesure, annoncée dans le cadre du plan d'austérité, par la nécessité de lutter contre l'obésité.
« La légitimité de cette taxe est moins sur des problèmes d'hygiène alimentaire que sur l'injustice de faire profiter un produit qui n'a rien d'agricole de la TVA à 5,5 % réservée aux produits alimentaires », explique le député. « Or, que je sache, on n'a jamais vu une bouteille de Coca-Cola pousser sur un arbre. Donc, la TVA à 19,5 % s'impose. »
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