Des opposants au projet de barrage de Sivens dans le Tarn se sont affrontés mercredi aux forces de l'ordre aux abords du site prévu, certains utilisant des cocktails molotov, a-t-on appris auprès des gendarmes qui ont interpellé trois personnes.
La construction du barrage destiné à alimenter en eau les fermes situées à proximité ferait disparaître un réservoir de biodiversité de 13 hectares. Les partisans du barrage, parmi lesquels la FDSEA, le défendent comme une nécessité pour sécuriser l'approvisionnement en eau de plusieurs exploitations. Ses adversaires s'émeuvent de la disparition d'une zone humide qui abrite 94 espèces protégées et dénoncent le modèle d'agriculture irriguée bien que la préfecture du Tarn ait insisté à plusieurs reprises sur le caractère, selon elle, exemplaire du projet en matière environnementale.
« Une centaine de gendarmes étaient sur les lieux depuis le matin, avec en renfort des gendarmes mobiles de Toulouse. Au plus fort de la tension, 80 cocktails molotov ont été lancés par les opposants sur les forces de l'ordre et trois interpellations ont eu lieu », a expliqué la gendarmerie du Tarn à une correspondante de l'AFP.
La tension était forte depuis le retour mardi matin de plusieurs dizaines de manifestants sur le site du projet de barrage de Sivens, près de Lisle-sur-Tarn. Ces militants font face aux gendarmes déployés pour permettre la réalisation de travaux de terrassement préparatoires à la construction.
Deux collectifs sont impliqués dans la lutte contre le projet de barrage et ont appelé leurs sympathisants à venir dans les jours prochains perturber le chantier de déboisement.
Tandis que les plus virulents s'affrontaient aux forces de l'ordre dans une réplique en modèle réduit du combat mené près de Nantes pour la « zone à défendre » contre le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, deux membres d'un l'autre collectif regroupant des riverains ont entamé mercredi midi une grève de la faim devant le siège du conseil général du Tarn à Albi.
« Un symbole pour nous car nous sommes toujours sans réponse du conseil général sur des questions concernant le projet de barrage de Sivens », a expliqué Ben Lefetey, porte-parole du collectif.
« J'ai honte d'être Français en ce moment car on n'écoute pas les citoyens. Il faut qu'il y ait des violences pour être entendu. On se fout de notre gueule », a déploré Christian Pince, l'autre gréviste de la faim.
Réservoir à biodiversité...
jeudi 28 août 2014 - 10h54
Que c'est beau, ce terme "réservoir à biodiversité". Avec ce concept, n'importe qui peut bloquer n'importe quel projet sous couvert de protéger l'environnement. Imaginez une seconde l'état de notre pays si nous avions appliqué cette idée: pas de Camargue, pas de forêt des Landes, pas de marais Poitevin, par contre, des moustiques et du paludisme etc... C'est encore une arme de destruction massive pour notre économie.