Le secrétaire général de la FNSEA défend la construction du barrage de Sivens (Tarn) dans un communiqué publié mardi en fin d'après-midi. La veille, la Confédération paysanne avait apporté son soutien aux opposants à ce barrage.
Les partisans du barrage – dont la FDSEA – l'estiment nécessaire pour sécuriser l'approvisionnement en eau des agriculteurs. Les adversaires – soutenus par le député européen José Bové – s'émeuvent de la disparition d'une zone humide abritant 94 espèces protégées et dénoncent le modèle d'agriculture irriguée. La préfecture du Tarn a régulièrement déclaré que le projet était exemplaire en matière environnementale car il prévoit de reconstituer 19,5 hectares de zones humides en faveur de cette faune.
« Disons-le, ce barrage est une bonne idée : il s'agit tout simplement de retenir l'eau de l'hiver pour arroser les cultures en cas de déficit pluviométrique, l'été ! Il s'agit d'assurer l'avenir de nos territoires, rappelons que dans le Midi-Pyrénées, l'agriculture et l'agroalimentaire sont de loin les premiers employeurs, déclare Dominique Barrau, de la FNSEA, dans son communiqué. Il s'agit de produire bien, de produire pour nourrir, de produire pour la France ».
« Après toutes les procédures, tous les débats publics, le gouvernement se doit et fait bien de défendre l'ouverture de ce chantier. Devant l'évidence et le bon sens, pourtant on oppose à ce projet idéologie et dogmatisme, ajoute le secrétaire général de la FNSEA. Quand va-t-on cesser d'opposer agriculture et société ? Les paysans aux écologistes ? La France qui communique à la France qui travaille et ceux qui croient savoir à ceux sont sur le terrain ? La France agricole doit participer au redressement productif du pays dans la sérénité de ceux qui veulent avancer. Le gouvernement a donné le ton d'une France qui doit se bouger. Dans cet esprit, il y a les barrages qui aident et les barrages qui empêchent. Concentrons-nous sur les premiers. »
De son côté, la Confédération paysanne « apporte tout son soutien aux militants, paysans et citoyens, qui sont en ce moment même confrontés aux forces de l'ordre pour s'opposer au projet de barrage. L'usage de la force pour permettre, avec l'argent public, de financer l'irrigation massive de maïs, au détriment de fermes en agriculture paysanne et de la zone humide du Testet est inacceptable ! »
« Comme à Notre-Dame-des-Landes, les pouvoirs publics veulent imposer un projet malgré l'opposition de la population et plusieurs recours déposés. Comme pour l'usine des 1.000 vaches, la répression devient un outil pour faire taire ceux qui osent défendre une autre vision de l'agriculture et de l'aménagement du territoire, poursuit le communiqué du syndicat. Ceux qui s'opposent au barrage de Sivens font bien plus que sauvegarder un territoire. Ils se battent pour une autre manière d'envisager notre avenir commun. Ces combats sont de plus en plus nombreux, et la répression qui s'exerce ne fait que les renforcer. Il serait temps de les prendre en compte. »