Le conseil spécialisé de la filière du sucre de FranceAgriMer s'est réuni le 20 septembre 2012, l'occasion pour l'organisme de dresser un panorama des évolutions récentes du marché.
Les cours mondiaux du sucre ont connu une hausse importante en juin-juillet, alimentée par les incertitudes sur la récolte brésilienne de canne retardée par les pluies, les interrogations sur la récolte australienne et le retard de la mousson en Inde.
Une fois ces inquiétudes levées, les cours mondiaux ont subi une correction sévère à la baisse. Le sucre roux (n° 11), est ainsi redescendu sous la barre des 420 $/t, tandis que le sucre blanc (n° 5) est descendu à 552 $/t. La tendance baissière des cours sur le moyen terme se confirme : en un an, le sucre a perdu 30 % de sa valeur pour le sucre roux et 16 % pour le sucre blanc.
En 2012-13, la production sucrière devrait s'accroître ou se maintenir à un niveau très élevé dans plusieurs grands pays producteurs ou exportateurs : Thaïlande, Australie, Chine, Russie, USA, Mexique, Pakistan. La production brésilienne devrait continuer à se redresser. Le recul de la production en Inde et dans l'Union européenne ne devrait pas remettre en cause le caractère excédentaire de la balance 2012-13. Le stock de la fin de la campagne 2012-13 s'alourdirait à 69 Mt et le ratio stocks/consommation dépasserait à nouveau le seuil de 40 %.
En Europe, malgré une baisse des rendements betteraviers, consécutive à un manque d'ensoleillement en juin et juillet dans le nord de l'Union européenne et à la sécheresse dans le Sud, le recul de la production sucrière devrait être limité en raison de la hausse des surfaces et d'un report de sucre de la campagne 2011-12 de 860.000 tonnes. La production totale de sucre (y compris report), comprise entre 17,5 et 18 Mt, serait comparable à celle de 2009 et inférieure de seulement 0,9 Mt à 2011 (année record).
En France, malgré une bonne implantation de la betterave au printemps, le manque d'ensoleillement de juin et juillet a compromis le rendement en racine. Le retour de conditions plus sèches au début d'août a cependant favorisé un accroissement des richesses. Avec une surface de 392.000 ha, la récolte betteravière approcherait 35 Mt tandis que la production de sucre serait proche de 4,5 Mt.
En l'absence de mesure de reconversion du sucre hors quota en sucre alimentaire, la capacité de la France de contribuer à l'approvisionnement du reste de l'Union européenne serait plus réduite qu'en 2011-12, tandis que le risque de report pourrait dépasser 150.000 tonnes.
