Pierre Laurent, secrétaire national du Parti communiste français (PCF), est venu, jeudi au Sia, « encourager toutes les formes de modèles coopératifs », face « aux logiques de concentration d'agriculture intensive ».
Accompagné d'élus, Pierre Laurent est venu donner « un encouragement à toutes les formes de modèle coopératif ». « Il y a dans le monde agricole, pour relever les défis de l'agroécologie, une très forte envie de travailler avec de nouveaux modèles coopératifs », a-t-il expliqué à l'AFP. « Ces volontés sont entravées par les logiques de concentration d'agriculture intensive qui continuent de prévaloir dans la Pac qui n'a pas changé ses fondamentaux, même s'il y a eu quelques améliorations », a-t-il ajouté.
« La réforme de la Pac n'a pas inversé le modèle agricole et on sent qu'il y a des contradictions fortes entre les paysans qui veulent travailler autrement, notamment les jeunes agriculteurs qui s'installent, et puis des modèles de culture intensive qui poussent à la concentration, on l'a vu en Bretagne », selon le chef de file des communistes.
Pierre Laurent, qui a rencontré avec sa délégation les différentes fédérations, a également abordé le sujet de « la rémunération des prix pour le travail paysan qui est une question qui n'est toujours pas réglée ». « On sait même que les négociations entre la grande distribution et les organisations professionnelles sont en train de se terminer et, une fois de plus, la grande distribution va organiser une pression à la baisse sur les prix avec des conséquences en chaîne sur la vie des paysans et la disparition d'exploitations », a-t-il dit à l'AFP.
Il a en outre noté une « très grande convergence » avec ses interlocuteurs « sur les alertes contre les négociations sur le grand marché transatlantique, les accords de libre-échange avec le Canada et les Etats-Unis qui, s'ils allaient au bout de ce qui est envisagé, auraient des effets catastrophiques sur toute l'agriculture européenne ». « C'est une message d'alerte. Il faut que la France s'engage dans l'arrêt des négociations dans le domaine agricole », a jugé le sénateur de Paris.
Autre sujet abordé avec ses interlocuteurs, le « débat avec le monde agricole en lien avec la discussion sur le pacte de responsabilité ». « Devant les difficultés grandissantes du monde agricole, il y a une tentation chez certains de nos interlocuteurs de mettre le doigt dans cette logique d'allègement du coût du travail », a souligné Pierre Laurent. « Or, nous disons que c'est une impasse, car le monde agricole, qui est lui-même victime de la dévalorisation du travail paysan et de la dégradation du niveau de consommation des salariés, n'a pas intérêt à entrer lui-même dans cette logique », selon lui.
Entre deux stands, Pierre Laurent a serré la main du ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, mais n'aura pas croisé François Fillon qui était également de visite au salon.