Le géant américain de l'agrochimie, Monsanto, s'abstient de faire approuver de nouvelles graines génétiquement modifiées en Europe, où il vend déjà un OGM de maïs, en raison de l'opposition de nombreux pays, a expliqué, vendredi à l'AFP, un porte-parole du groupe.
« Nous expliquons depuis plusieurs années en Europe que nous n'y vendrons que des semences biotechnologiques bénéficiant du soutien des agriculteurs, d'un soutien politique large et d'un système de régulation fonctionnant bien », a souligné Brandon Mitchener, porte-parole de Monsanto Europe. « Ces conditions s'appliquent à quelques pays seulement en Europe aujourd'hui, principalement l'Espagne et le Portugal », a-t-il ajouté. Monsanto vend dans ces deux pays son maïs OGM Mon 810 résistant aux insectes lépidoptères, notamment la pyrale du maïs, principal ravageur de cette céréale.
Le porte-parole a souligné que le groupe de Saint Louis (Missouri, centre des Etats-Unis) vendait aussi cette semence, seule semence OGM qu'il commercialise sur le continent, à « un agriculteur en Roumanie » et quelques autres en République tchèque et en Slovaquie. Il a rappelé que Monsanto avait « cessé de vendre le Mon 810 en France en 2008 et en Allemagne en 2009 à la suite d'interdictions pour motifs politiques ».
L'Union européenne a décidé, au début de 2013, de geler le processus d'autorisation de mise en culture des OGM sur son territoire, afin de relancer la recherche d'une solution négociée avec les Etats membres, profondément divisés sur la question.
La polémique sur les OGM a été relancée, la semaine dernière, par la découverte de blé génétiquement modifié dans un champ de l'Oregon (ouest des Etats-Unis). Ce blé a été développé il y a plus de dix ans par Monsanto mais n'a jamais été autorisé ni commercialisé, et les autorités enquêtent pour savoir comment il s'est retrouvé dans ce champ.
En Europe, « nous allons peut-être continuer à vendre de très petites quantités d'OGM aux fermiers qui le demandent, mais nous ne faisons plus de commercialisation active dans la plupart des pays » du continent, a ajouté le porte-parole.
Selon M. Mitchener, Monsanto « continue à croire aux OGM » et cette décision n'est pas forcément « éternelle », mais le groupe a pris « une décision stratégique en 2011 en étudiant le contexte d'activité » dans les différents pays européens. « En raison de certaines décisions politiques, certains pays ont décidé qu'ils ne voulaient pas que des OGM, de quelque sorte qu'ils soient, soient cultivés dans leur pays. Nous ne sommes pas d'accord avec les fondements scientifiques de leur décision mais nous la respectons », a poursuivi M. Mitchener.
En revanche, Monsanto continue à demander des autorisations pour que ses produits OGM cultivés hors de l'UE puissent y être importés, notamment « du maïs, du coton, de l'huile de colza, de la betterave à sucre », a énuméré M. Mitchener. Ces produits sont utilisés dans l'alimentation humaine ou animale, ou, dans le cas du coton, dans le textile. Par ailleurs, Monsanto commercialise, dans toute l'Europe et ailleurs dans le monde, des graines non OGM de fruits et légumes. « Nous avons estimé » en 2011 « que nous avions un bon contexte (en Europe) pour la commercialisation de semences conventionnelles », a noté le porte-parole du groupe.
L'opposition aux OGM reste forte en Europe et dans d'autres parties du monde, comme en témoignent les rassemblements organisés, le samedi 25 mai 2013, dans plusieurs grandes villes d'Europe, d'Asie et d'Amérique pour protester contre Monsanto et, plus généralement, contre les OGM, pesticides et autres produits chimiques. A Paris, un « sit-in » avait rassemblé plusieurs centaines de personnes.
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mercredi 05 juin 2013 - 10h42
ON PEUT TRES BIEN VIVRE SANS MONSANTO ET TOUTES CES COCHONNERIES