Le nouveau cheval de bataille de la CNDSF (Coordination nationale pour la défense des semences fermières) est la levée de l'interdiction d'échanges de semences de ferme entre agriculteurs.
« Il faut laisser faire ces échanges : cette année, cela éviterait que l'agriculteur soit pénalisé deux fois : par une moisson déficitaire, et par un coût de semences exorbitant pour préparer la campagne suivante », a estimé mardi Sylvain Ducroquet, président de la CNDSF, lors de l'assemblée générale de l'organisation.
Selon lui, l'approvisionnement en semences de céréales pour les semis de l'automne de 2011 sera tendu à cause du manque d'eau, et le prix de la semence va flamber. « L'échange ne modifierait en rien les royalties perçues par les obtenteurs et permettrait au titre de la solidarité (comme avec les échanges de paille) aux agriculteurs de retrouver des semences à faible coût », souligne la CNDSF.
« L'échange pallie souvent la déficience du système commercial des semences certifiées, fait également remarquer Sylvain Ducroquet. Or au printemps de 2010, la forte augmentation des surfaces de protéagineux a pu se faire grâce aux semences de ferme. »
La CNDSF doit envoyer ce mois-ci au ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, sa demande de dérogation pour permettre de tels échanges.