« Malgré toutes les recherches sur la toxicité des pesticides, la mortalité des colonies d'abeilles reste largement inexpliquée et il vaudrait mieux privilégier l'approche multifactorielle pour comprendre le phénomène », ont rapporté des experts réunis le lundi 6 juin 2011 à Paris.
« En France, on a cru avoir découvert un syndrome avec l'arrivée sur le marché du Gaucho et d'autres pesticides du même genre, mais dix ans après on est toujours face au même problème de mortalité des colonies d'abeilles » a constaté Philippe Lecompte, apiculteur bio professionnel, président du réseau Biodiversité pour les abeilles.
Dennis Van Engelsdorp, chercheur à l'université de Pensylvanie et coordinateur des groupes de travail aux Etats-Unis sur le Syndrome d'effondrement des colonies d'abeilles, explique : « 64 différentes variables, allant des pesticides aux modifications génétiques et agents chimiques ont été identifiées. Mais nous n'avons pu trouver la solution qui expliquerait le phénomène. Le problème est complexe : il y a une interaction entre différents facteurs qui exacerbe l'ensemble du phénomène. »
Le rapport du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) a de son côté recensé en mars 2011 une douzaine de facteurs pouvant expliquer la mortalité des abeilles, entre autres dans les pays industrialisés du Nord, les pesticides, la pollution de l'air, la réduction du nombre de plantes à fleurs et d'apiculteurs ainsi que le varroa.