Les éleveurs de brebis ne sont pas descendus dans la rue pour défendre leur rémunération au moment de la traditionnelle négociation du prix du lait.
Pourtant, avec un prix moyen de 874,47 €/1.000 litres (*), en recul de plus de 6 % par rapport à 2009, on aurait pu s'attendre à plus de revendications.
« L'an dernier, la bataille avait été rude et a laissé des traces, confie Robert Glandières, président de la Fédération régionale des éleveurs de brebis. Du coup, cette année, les industriels se sont consultés et ont fait une proposition dès la fin de septembre, avec une reconduction des prix, à MSU (matière sèche utile) constante, pour les principales transformations (roquefort, pérail, fromage à salade) et ce, dans le cadre d'un marché très difficile. »
« La délégation d'éleveurs a donc unanimement choisi de signer cette proposition, présentant une masse financière globale en légère augmentation par rapport à 2009 », ajoute-t-il.
Les ventes de roquefort ayant encore baissé de 2,5 % en douze mois, ce qui a entraîné la transformation de 2 Ml de moins que l'année dernière, c'est la première fois que le litrage produit n'est pas utilisé, au moins pour moitié, pour la fabrication de l'AOC, garante de la meilleure valorisation du lait.
D'autres paramètres, comme une production de lait en hausse de 9,5 Ml, ce qui ne s'était pas vu depuis longtemps ou une MSU inférieure à celle de 2009 expliquent aussi la baisse du prix moyen payé aux éleveurs.
Pour remonter la pente, la filière doit tenter de reconquérir les marchés du roquefort, travailler à un meilleur étalement de la production tout au long de l'année, pour éviter le gros pic de mars-avril, et trouver de nouvelles diversifications valorisantes pour l'utilisation du reste du lait.
« Mais avec près de 20 Ml mal valorisés et des bassins de production concurrents eux aussi saturés, il ne faut surtout pas demander aux éleveurs de produire davantage », conclut Robert Glandières.
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* Il a été décidé en juin dernier d'intégrer au prix de base la prime de livraison de 18,69 €/1 000 l et l'indemnité pour la cession du petit-lait de 6,10 €/1 000 l.