A la veille du 1er octobre, date à laquelle le GIE Sud Lait avait prévu de cesser définitivement sa collecte, trois producteurs étaient encore sur le carreau, sans repreneur pour leur production. Tous trois avaient refusé la proposition de la Fromagerie Baechler (Fromagerie de Broc), au Temple-sur-Lot (Lot-et-Garonne), d'acheter leur lait 270 €/1.000 litres.
« Finalement, après de multiples péripéties, j'ai signé le 1er octobre un contrat avec Sodiaal qui m'achète mon lait au prix de base fixé par Cilaisud (interprofession laitière du Sud-Ouest), soit 323 €/1.000 l », témoigne Jean-Pierre Corbel, l'un des trois derniers éleveurs, qui produit 500.000 l par an à Sérignac-Péboudou (Lot-et-Garonne).
« Sodiaal a passé un accord avec 3A pour qu'un de ses camions de collecte, dont le circuit passe près de chez moi, vienne chercher mon lait. En revanche, mes deux collègues, qui habitent non loin d'ici, n'ont pas eu cette chance. Samedi, ils ont été obligés de jeter cinq à six traites au caniveau », ajoute-t-il.
La veille, une réunion avait pourtant été organisée à la DDT. Les laiteries y avaient été invitées, mais seule la Fromagerie de Broc avait répondu présente. La Fromagerie des Chaumes (Bongrain), qui était attendue, n'est pas venue.
Un accord a alors été passé avec la famille Baechler, qui collecte désormais momentanément le lait des deux derniers éleveurs, sans avoir passé de contrat avec eux ni appliqué les prix fixés par l'interprofession.
« C'est une solution pour ne plus jeter de lait, mais ce n'est pas du long terme, souligne Jean-Pierre Corbel. En revanche, nous allons proposer, lors de notre prochaine commission lait, le 12 octobre, une procédure qui devrait mettre fin à ce genre de situation et qui risque de faire grand bruit dans la profession. » Affaire à suivre.
Tous sauf Lactalis ont participé Sodiaal, 3A, Danone, le GLAC, la Laiterie de Broc et même la Fromagerie des Chaumes, qui a repris trois producteurs (un million de litres de lait), ont participé au sauvetage des producteurs du GIE Sud Lait et de leurs 61 millions de litres de lait. Seul Lactalis est resté muet jusqu'au bout. |
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