Des agriculteurs qui bloquent les entrées du site de Sivens (Tarn) ont pénétré mercredi sur la zone et ont détruit des constructions des zadistes anti-barrage, a-t-on appris auprès de protagonistes des deux camps.
« Nous assistons à des scènes de guerilla », a déclaré par téléphone à une correspondante de l'AFP le président de la FDSEA du Tarn, Philippe Jougla, présent avec quelque 200 pro-barrage à l'entrée de la Zad (zone à défendre).
« Des agriculteurs sont rentrés sur l'un des quatre points de rassemblement des zadistes, dit 'le califat'. On a démonté un chapiteau et des cabanes », a-t-il ajouté.
Un convoi alimentaire destiné à ravitailler les zadistes
Des proches de zadistes venaient d'alerter l'AFP par téléphone. L'un d'eux, se faisant appeler comme les autres 'Camille', a même affirmé que les agriculteurs avaient « mis le feu à une bergerie des zadistes qui abritait des chèvres, des moutons et des chiots, sans faire de victime car le feu a été rapidement circonscrit ». Selon Camille, deux cabanes ont été détruites et le chapiteau des zadistes démantelé.
La situation semblait se compliquer en fin d'après-midi selon la FDSEA car assure M. Jougla, « les pro-zadistes regroupés à Gaillac sont en train d'essayer de rentrer par tous les moyens ».
Une manifestation sur la place principale de Gaillac pour un convoi alimentaire destiné à ravitailler les zadistes mercredi en début d'après-midi avait été bloqué par les forces de l'ordre. Certains auraient réussi à échapper à l'encerclement.
« Ils ont caillassé une de nos voitures. Ils sont rentrés dans des fermes »
« Cela chauffe à présent sur la route qui mène à Barat et celle qui mène à la maison forestière » a affirmé M. Jougla.
« Ils ont caillassé une de nos voitures. Ils sont rentrés dans des fermes. On les a coursés », a-t-il ajouté.
Les zadistes étaient jusqu'ici une quarantaine sur le site. Le syndicaliste agricole n'a pu préciser combien d'autres étaient venus leur prêter main-forte face aux 150 agriculteurs rassemblés par la FDSEA. Les autorités s'étaient engagées à empêcher tout contact entre les protagonistes en dépêchant sur place quelque 300 gendarmes.
Une réunion cruciale vendredi au Conseil général d'Albi doit se prononcer sur les alternatives au barrage controversé, écarté par la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal.