Le Worldwatch Institute consacre un chapitre de sa publication annuelle, intitulée en 2015 « Confronting Hidden Threats to Sustainability »1, à la surconsommation des ressources nécessaires à l'agriculture, face aux besoins mondiaux toujours plus grands en alimentation.
Gary Gardner, auteur de la partie nommée « Les pertes croissantes des ressources agricoles », identifie trois ressources qui pourraient venir à manquer. La première se situe dans la consommation de l'eau. Il rappelle que, si les terres irriguées ne représentent que 17% des terres cultivées, elles produisent par contre 44% de la nourriture mondiale. Cependant, de plus en plus de bassins hydriques sont considérés comme fermés, c'est-à-dire que leur utilisation actuelle ne permet pas l'irrigation de nouvelles terres. L'auteur cite l'exemple de la Californie, où sévit actuellement une sécheresse exceptionnelle qui a obligé les producteurs à abandonner 5% des terres irriguées.
L'accaparement à l'étranger comme conséquence de la disparition des terres agricoles
La disparition des terres agricoles est également au cœur des réflexions de Gary Gardner. Il s'inquiète de l'effet domino sur le phénomène d'accaparement des terres dans les pays étrangers par les Etats qui veulent assurer leur sécurité alimentaire. L'accaparement des terres réprésente à ce jour une surface dans le monde de la taille du Japon. A ce jeu, les Etats-Unis pointent à la première place avec l'achat de 7 millions d'hectares à l'étranger, devant la Malaisie qui a, elle, acquis 3,5 millions d'hectares. L'auteur précise que ces acquisitions sont souvent faites « sans prendre en compte les intérêts des petits propriétaires ».
La troisième ressource que Gary Gardner évoque est l'atmosphère. Il énumère les effets négatifs du changement climatique sur l'agriculture, que ce soit par l'augmentation des températures, une plus forte pression des maladies et ravageurs, ou les évènements climatiques de forte importance.
Face à la moindre disponibilité de ces trois ressources, Gary Gardner propose des solutions telles que la lutte contre le gaspillage alimentaire ou l'optimisation de l'irrigation. A ce sujet, il explique qu'en adaptant les pratiques, avec par exemple le choix de cultures appropriées à la demande en eau des différentes régions du monde, il serait possible de réduire de 52% le besoin d'eau pour l'irrigation.
Moins de viandes et de biocarburants
Sur la disparition des terres agricoles, la publication de Worldwatch incite les gouvernements à introduire des mesures fortes pour que les terrains à vocation agricole le restent et ne soient pas redirigés vers d'autres activités.
L'auteur conseille également de réduire les productions de viandes et de biocarburants qui, selon lui, sont des réserves de céréales qui pourraient être utilisées plus efficacement. Il indique qu'un tiers des productions de céréales sont aujourd'hui orientées vers la production de viande. Pour lui, ces cultures pourraient « nourrir beaucoup plus de gens, si elles n'étaient pas sous forme de bœuf, porc, poulet ou poisson ». Il ajoute que l'élaboration d'un régime végétarien réduit de 36% le besoin en eau dans les pays développés face à un modèle alimentaire comprenant de la viande.
Enfin, Gary Gardner plaide pour un statut sacralisé de l'alimentation dans le commerce mondial, et l'adoption par tous les gouvernements du concept de droit à l'alimentation qui assurerait que les pays qui importent des aliments par nécessité ne puissent jamais se trouver en situation de pénurie.
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(1) Confrontation des menaces cachés et du développement durable
aveuglement idéologique
mercredi 07 octobre 2015 - 18h39
Des messages en apparence de bon sens peuvent être en fait de formidables arguments totalitaires. En effet, quand on lit "incite les gouvernements à introduire des mesures forte", c'est une incitation clairement totalitaire. Pourtant, de quel droit ont ces individus de cette organisation à décider ce qui est bon ou pas pour les autres? Les populations actuellement plus pauvres n'ont qu'une envie, diversifier leur alimentation, ce qui passe par une alimentation plus carnée. Eh oui, ils aspirent à consommer du poulet du porc ou du bœuf, dès que leur niveau de vie augmente. Alors vouloir limiter ces ressources sous couvert de "sauvegarde de la planète " est hypocrite. D'ailleurs, quand on regarde l'évolution de la production, on voit que la planète arrive bien à nourrir la population, en situation de paix, et ceci, contrairement aux prévisions du Club de Rome ("Halte à la croissance") et autres prévisions alarmistes de 2008, quand les prix des matières premières s’envolaient.