Les objectifs de réduction des gaz à effet de serre annoncés jusqu'à présent au niveau mondial aboutiraient à un réchauffement climatique « bien supérieur à 2 degrés », limite fixée par l'ONU, avertit une étude publiée le 2 septembre à Bonn (Allemagne).
Le monde est toujours sur la trajectoire d'une hausse de 2,9 à 3,1 degrés d'ici à 2100, affirme Climate Action Tracker (CAT), un organisme regroupant quatre centres de recherche, dans cette étude dévoilée en marge de nouvelles négociations en vue de la conférence de Paris sur le climat.
Les engagements de réduction soumis par les gouvernements à l'ONU « conduisent à des émissions mondiales bien supérieures aux niveaux nécessaires pour contenir le réchauffement à 2 degrés » par rapport à l'ère préindustrielle, note-t-il.
La conférence de Paris sur le climat en décembre a pour objectif de sceller un accord universel pour limiter la hausse de la température mondiale à 2 degrés. Selon les scientifiques, un réchauffement au-delà de cette limite aurait des conséquences irréversibles.
Agir fort avant 2025
Au 1er septembre, 56 pays, responsables d'environ 65% des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES), à l'origine du réchauffement climatique, avaient remis leurs objectifs de réduction d'émissions à l'ONU.
Pour limiter la hausse des températures à 2 degrés, « les gouvernements doivent renforcer sensiblement » leurs objectifs : « ils doivent réduire collectivement les émissions mondiales de 12 à 15 gigatonnes d'équivalent CO2 supplémentaires d'ici à 2025, et de 17 à 21 GtCO2eq d'ici à 2030 », selon l'étude. Les émissions de gaz à effet de serre sont actuellement d'environ 50 gigatonnes d'équivalent CO2 par an.
Si les ambitions à l'horizon 2030 étaient maintenues à leur niveau actuel, « contenir le réchauffement sous les 2 degrés pourrait devenir infaisable » et le limiter à 1,5 degré serait « hors d'atteinte », estime Bill Hare, membre d'un des centres de recherche de Climate Action Tracker, dans le communiqué.
L'UE « moyennement » engagée
Analysant 15 engagements nationaux (représentant 64,5% des émissions mondiales), Climate Action Tracker en a jugé sept « inadéquats » (Australie, Canada, Japon, Nouvelle-Zélande, Singapour, Corée du Sud, Russie), six « moyens » (Chine, Union européenne, Mexique, Norvège, Suisse, Etats-Unis) et seulement deux « suffisants » (Ethiopie, Maroc).
« La plupart des gouvernements qui ont déjà soumis leur engagement (de réduction des GES) doivent revoir leurs ambitions à la lumière de l'objectif mondial et, dans la plupart des cas, ils devront les renforcer. Ceux qui travaillent toujours sur leurs objectifs doivent faire en sorte qu'ils soient aussi ambitieux que possible », a souligné Niklas Höhne du NewClimate Institute, un autre centre de recherche membre de CAT.
Les dix principaux émetteurs de gaz à effet de serre qui n'ont pas encore annoncé leurs objectifs sont l'Inde, le Brésil, l'Iran, l'Indonésie, l'Arabie saoudite, l'Afrique du Sud, la Thaïlande, la Turquie, l'Ukraine et le Pakistan. Ils sont responsables au total de 18% des émissions mondiales.
Panique chez les ONG
mercredi 02 septembre 2015 - 16h31
C'est la panique chez beaucoup d'activistes, ONG et autres organisations. Ils sentent bien que le sujet n'intéresse plus grand monde car les priorités sont ailleurs. Alors, comme par hasard, sortent des études qui amplifient les hausses de températures pour inciter "à prendre des mesures fortes", bonnes surtout pour leur survie (celle des associations, largement subventionnées) Dommage car on a déjà connu ça dans le passé et depuis maintenant plus de 17 ans, pas d'augmentation de température "globale", contrairement aux prédictions des modèles de l'époque. Comme par hasard aussi, cela sort juste avant le COP21, pour conditionner le bon peuple, comme si ce n'était pas assez avec le battage médiatique actuel sur le sujet.