La réforme de la Pac a-t-elle tenu ses promesses sociales, environnementales, territoriales et alimentaires ? C'est la question posée par la Confédération paysanne à l'occasion du Salon de l'agriculture.
« Non », ont répondu en chœur Laurent Pinatel, porte-parole du syndicat, René Souchon, président de la Région Auvergne et vice-président de l'Association des Régions de France, Geneviève Savigny, de l'ONG Via Campesina, Samuel Féret, de la fédération d'ONG Arc 2020, et Catherine Darrot, sociologue.
Pour eux, tous ces enjeux sont contenus en un seul : le maintien (pas la survie, a nuancé Laurent Pinatel) d'agriculteurs répartis sur tout le territoire. Et la nouvelle Pac ne donne pas les signaux attendus. Pour Tomas García Azcarate, de la Commission européenne, la réforme a quand même permis de « glisser un pied dans la porte » avec le verdissement et la convergence notamment. Certes, ont admis la Confédération paysanne et ses sympathisants, mais il faudra être vigilant par rapport aux arbitrages nationaux et régionaux qui restent à prendre.
Du côté national, il s'agit notamment des critères du verdissement. Du côté régional, il s'agit de co-construire avec les Régions (nouvelles autorités de gestion du deuxième pilier de la Pac) les programmes de développement rural qui entreront en vigueur en 2015. Car même si leur marge de manœuvre sera limitée, elles pourront flécher certaines aides à leur guise, par exemple pour renforcer l'aide à l'installation en montagne, comme René Souchon a promis de le faire en Auvergne. Mais aussi mettre en place les nouvelles mesures agroenvironnementales et climatiques. Ou choisir de favoriser l'agrandissement et la robotisation des élevages, a grincé Laurent Pinatel...
Il est encore temps de peser sur ce levier : les Régions doivent envoyer leurs programmes à Bruxelles avant le 30 avril.