Le pays d'origine des produits alimentaires vendus en Italie devra désormais obligatoirement être mentionné sur les étiquettes après l'adoption définitive mardi d'une loi qui devra toutefois encore être validée par Bruxelles.
Avec cette loi, l'Italie entend être à l'avant-garde de la défense de la sécurité des consommateurs, alors qu'un scandale de contamination à la dioxine vient de secouer l'Allemagne.
« J'espère que cette loi d'avant-garde pourra servir d'exemple en Europe », a déclaré le ministre de l'Agriculture, Giancarlo Galan, dans un communiqué après l'adoption définitive du projet de loi par la commission de l'agriculture de la Chambre des députés.
Le récent scandale de la contamination en Allemagne d'œufs et de viande de porc à la dioxine, un produit cancérigène à haute dose, « confirme la nécessité de rassurer vraiment les citoyens qui veulent savoir ce qu'ils mangent et donc la provenance des ingrédients utilisés », a ajouté le ministre.
La loi italienne rend obligatoire l'inscription sur l'étiquette du pays d'origine pour les produits non transformés ou du pays où a eu lieu la dernière transformation importante et dont proviennent les ingrédients pour les produits transformés. Actuellement, l'origine géographique est déjà obligatoire sur les emballages de lait frais.
Cette loi établit un cadre général, mais le ministère de l'Agriculture va devoir maintenant dresser la liste des règles pour les différents produits alimentaires filière par filière.
Et surtout, il devra convaincre la Commission européenne du bien-fondé de cette loi. « Notre travail n'est pas fini et doit se poursuivre à Bruxelles », a indiqué M. Galan.
Le ministère assure que la loi italienne est « en ligne » avec les orientations de la Commission, car elle est « la juste synthèse entre le principe communautaire de la libre circulation des marchandises et la protection du citoyen-consommateur ». Bruxelles dispose de trois mois pour l'examiner.
En Italie, les organisations d'agriculteurs et les associations de consommateurs ont salué l'adoption de cette loi qui défend le « made in Italy ».
« L'indication d'origine des produits alimentaires est une vraie garantie » et « représente une première réponse importante aux exigences exprimées à plusieurs reprises par le monde agricole italien », a déclaré Giuseppe Politi, président de la Confédération italienne des agriculteurs.
« Les citoyens pourront acheter consciemment sans craindre les tromperies et sans le risque d'acheter des produits typiquement italiens réalisés avec des matières premières chinoises », a indiqué de son côté Carlo Rienzi, président de l'association de consommateurs Codacons.