Les agriculteurs en colère des Bouches-du-Rhône, affectés par la concurrence étrangère ou la baisse des aides européennes et qui bloquaient depuis mercredi matin des accès du terminal portuaire de Fos-sur-Mer, ont levé leurs barrages jeudi après avoir décroché une entrevue au ministère de l'Agriculture.
« Après des négociations hier soir (mercredi), nous avons obtenu la levée des barrages en contrepartie d'une réunion le 5 décembre 2014 au ministère de l'Agriculture, avec un conseiller du Premier ministre », a indiqué à l'AFP le directeur de cabinet du préfet de la Région Paca, Vincent Berton. Une réunion préparatoire entre les syndicats agricoles et des représentants de l'Etat doit se tenir jeudi après-midi à la préfecture de Région, a-t-on précisé.
Vers 10h00, une charge des forces de l'ordre a délogé un piquet d'irréductibles, sur l'un des trois ronds-points de la D268 que les agriculteurs avaient investis mercredi dès trois heures du matin, a constaté un photographe de l'AFP.
« C'est une honte, on en a assez de tous ces gens inutiles qui nous promettent des choses sans les tenir », a lancé, amer, Patrick Laugier, président de l'association des éleveurs des taureaux de combat, après un bref affrontement avec la police. Le responsable syndical déplore de ne pas avoir été entendu par les pouvoirs publics, affirmant que sa profession est menacée notamment par la disparition de la prime à la vache allaitante, voulue par l'Europe.
Même désillusion pour le Camarguais Bertrand Mazel, président du Syndicat des riziculteurs de France et filière (SRFF) : « On demande toujours à rencontrer le Premier ministre pour évoquer nos problèmes », expliquant que les agriculteurs provençaux n'accordent plus crédit au ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, après plusieurs rencontres infructueuses.
Riziculteurs camarguais, éleveurs de taureaux de combat, éleveurs d'ovins, producteurs de foin de la Crau ou fruiticulteurs, frappés par la baisse des subventions, demandent au gouvernement « des réponses » adaptées à leurs spécificités locales, climatiques, environnementales ou culturelles.
« On a très peu d'avancées sur le riz ou sur le foin de la Crau », a indiqué M. Mazel, précisant que seul le problème de la prédation, qui touche les éleveurs d'ovins, allait être évoqué prochainement.