L'interprofession laitière n'a pas réussi à s'entendre sur les indicateurs à partir desquels sera défini le prix du lait pour le troisième trimestre. Et aucune nouvelle réunion n'est prévue pour l'instant. La FNPL attend désormais que les industriels se positionnent et déclarent leurs tarifs pour juillet. Des actions sont envisagées.
« Nous avons commencé à mettre la pression sur les laiteries ce matin (vendredi) » en allant les voir directement pour leur demander quels seront leurs prix, a affirmé Christian Lambert, de la FNSEA. « S'il s'avère qu'ils ne prennent pas en compte le juste impact d'une conjoncture très positive, des actions à définir seront engagées dans les jours qui viennent », menace la FNPL.
Les discussions entre producteurs et industriels ont achoppé sur plusieurs points :
• Les producteurs réclament une hausse de 10 % sur le trimestre, en raison d'un renchérissement des cotations des produits industriels (beurre, poudre de lait). A priori, les industriels n'y sont pas opposés, jugeant une telle augmentation « normale » au vu des marchés, a indiqué le directeur de la Fédération nationale des industries laitières (Fnil), Jehan Moreau. Sauf que les industriels entendent ce chiffre de 10 % en moyenne annuelle.
• Il a également été question d'intégrer dans les calculs un indicateur prenant en compte l'écart de prix du lait avec Allemagne. Là aussi, les négociations ont coincé, les industriels voulant « un accrochage des prix au mois le mois, mais avec des volumes maîtrisés », reproche la FNPL. La gestion des volumes est en effet beaucoup plus souple en Allemagne que chez nous. Autre désaccord, l'écart entre les deux prix en deçà duquel aucune correction ne serait appliquée : la Fnil ne veut pas s'écarter de plus de 4 €/1.000 litres du prix allemand avant d'intervenir, tandis que la FNPL réclame une marge de 20 €/1.000 litres.
• Enfin, la Fnil refuse de mettre en œuvre le double volume-double prix, qu'elle considère inutile et compliqué. Un système qui tient pourtant à cœur à la FNCL (coopératives laitières).
« La FNPL avait pourtant adopté une attitude constructive » sur ce sujet, « en présentant une avancée concrète dans le système de comparaison du prix français avec le prix allemand », regrette le syndicat, pour qui « le lien avec l'Allemagne apparaît comme le nouvel alibi des entreprises pour grappiller des euros aux producteurs ».
« De toute façon, il faut qu'un accord soit trouvé d'ici au début d'août », indique-t-on au ministère de l'Agriculture, en référence à l'échéance des premiers règlements du lait livré en juillet.
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