C'est un Jean-Michel Lemétayer requinqué et combatif qui est apparu à la conférence de presse de rentrée de la FNSEA, à Paris le 1er septembre 2010.
Malgré des filières encore en graves difficultés, l'accord laitier et le niveau des prix des céréales rassurent le président du syndicat. « Pour autant, rien n'est réglé ».
Dans la dernière ligne droite de son mandat, avec un congrès électif à la fin de mars 2011, Jean-Michel Lemétayer se concentre sur les prix. Dans sa ligne de mire, la grande distribution. « La logique des prix toujours plus bas est un désastre. Elle détruit les paysans, l'emploi et la valeur ajoutée, a-t-il scandé. Pas la peine de faire le beau devant Nicolas Sarkozy après la signature d'un accord sur les marges le 17 mai 2010 et d'avoir toujours la même attitude de peser sur les fournisseurs. La grande distribution doit accepter une hausse des prix, entre autres pour le lait et le porc. »
Pour lui, le gouvernement peut apporter des solutions concrètes pour chaque filière sans recourir aux aides directes. Bruno Le Maire doit d'ailleurs dévoiler le 14 septembre au Space une série de mesures pour soutenir les filière bovine et porcine. « Sans gestion des prix aux producteurs, le gouvernement devra gérer des faillites », prédit le président de la FNSEA. A défaut, il promet de monter au créneau sur les problèmes de coût du travail, de fiscalité, de prix de l'électricité photovoltaïque, etc.
Le syndicat appelle aussi les pouvoirs publics à s'attaquer à la volatilité des prix des matières premières. « Il est insupportable que les marchés soient ainsi livrés à la spéculation », a souligné Dominique Barrau, secrétaire général du syndicat. La FNSEA estime que l'Europe et le G20 (sous présidence française) doit s'attaquer à ce dossier de la volatilité des prix des matières premières. « Nous n'avons pas le droit de jouer avec l'alimentation des peuples », s'est indigné Jean-Michel Lemétayer. Le syndicat appelle à constituer à nouveau des stocks mondiaux.
Dès la semaine prochaine, avec le débat au Parlement, la FNSEA sera également sur le front des retraites. Jean-Bernard Bayard, secrétaire général adjoint et en charge des dossiers sociaux, a rappelé les revendications. « Pour que la réforme soit équitable, nous voulons que la retraite des chefs d'exploitation soit calculée sur les vingt-cinq meilleures années, comme dans le régime général. Nous nous battrons également pour que les chefs d'exploitation ne soient plus exclus du dispositif de pénibilité. La valorisation des petites retraites est aussi au menu. “Question de solidarité nationale” », a souligné Jean-Bernard Bayard.
Visionnez les vidéos :
- Prix des matières premières: lutter contre la spéculation (D.Barrau - FNSEA)
- Retraites : « un calcul sur les 25 meilleures années » (J-B. Bayard - FNSEA)