Le G20 a prévu de se pencher, à la fin de juin, sur la volatilité des prix agricoles mondiaux. Un prérapport, préparé par de grandes organisations internationales (1), analyse les causes du phénomène et identifie des solutions dans tous les domaines.
Constat de base : depuis 2006, les prix agricoles mondiaux ont connu une « volatilité extraordinaire » qui perturbe les marchés et fragilise les plus vulnérables.
Il est d'autant moins question de rester spectateur que la population mondiale est appelée à progresser d'environ 30 % d'ici à 2050, les besoins alimentaires devant croître bien plus rapidement encore d'ici là : +70 %, avec un doublement dans les pays en développement (PED).
Pour sortir de cette situation, les organisations internationales mandatées par le G20 font de multiples propositions touchant à la production agricole, à l'information sur les marchés et à la fluidité des échanges mondiaux.
En premier lieu, dans le droit fil d'initiatives en cours, le rapport recommande de relancer la production agricole pour éloigner les pénuries et reconstituer les stocks. Il y a urgence dans la mesure où celle-ci a plutôt tendance à ralentir : après avoir progressé de 2,3 % par an en moyenne depuis 1961, elle est attendue par la FAO à +1,5 % par an d'ici à 2030 et à +0,9 % par an entre 2030 et 2050.
Pour inverser la tendance, des investissements massifs – évalués à 83 milliards de dollars par an dans les PED – sont nécessaires dans la production agricole et les infrastructures associées.
En second lieu, le rapport suggère de réduire les obstacles aux échanges, tarifaires ou non, ainsi que les aides à l'exportation. Cette approche libérale a pour corollaire la (re)constitution de stocks tampons nationaux et, là où la sécurité alimentaire le commande, de réserves régionales de nourriture.
Les experts internationaux insistent également beaucoup sur la nécessité d'améliorer l'information sur les marchés agricoles, la génération des données autant que leur mise à disposition du plus grand nombre.
Au passage, ils renoncent à conclure sur le rôle de la spéculation financière dans la volatilité des prix agricoles : elle favorise la fluidité des marchés mais peut effectivement engendre des variations erratiques des prix dès lors qu'elle se fait envahissante. Position nuancée également sur les biocarburants, qui peuvent entrer en concurrence avec l'alimentation.
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(1) FAO, Banque mondiale, OCDE, OMC, etc.
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