Le numéro un mondial de la chimie, l'allemand BASF, a annoncé mardi avoir décidé de retirer ses demandes d'autorisation de commercialisation dans l'Union européenne de ses pommes de terre génétiquement modifiées (OGM) Fortuna, Amadea et Modena.
La poursuite d'investissements dans ces projets « ne peut être justifiée en raison des incertitudes au niveau du cadre réglementaire et des menaces de destructions de champs », a expliqué le groupe dans un communiqué.
En janvier 2012, BASF avait décidé de cesser de développer de nouveaux OGM destinés exclusivement au marché européen, devant la méfiance tenace en Europe envers ces produits, et avait recentré ses activités dans ce domaine dans des régions plus clémentes, comme les Etats-Unis et l'Amérique latine.
A l'époque, le groupe avait néanmoins décidé de laisser les procédures de demande d'autorisation déjà lancées auprès de l'Union européenne de ses pommes de terre transgéniques Fortuna, Amadea et Modena, déjà mises au point, suivre leur cours.
BASF avait bataillé une décennie durant pour obtenir en 2010 l'autorisation de commercialiser dans l'UE Amflora, une pomme de terre OGM renforcée en amidon destinée à un usage industriel, pour finalement essuyer un échec commercial.
L'annonce de BASF intervient alors que la Commission européenne a décidé, la semaine dernière, de geler le processus d'autorisation de mise en culture des OGM dans l'Union européenne, afin de relancer la recherche d'une solution négociée avec les Etats membres, profondément divisés sur la question.
En parallèle, le groupe de Ludwigshafen (ouest) a annoncé mardi le lancement de recherches sur un maïs OGM résistant aux champignons depuis son centre mondial de recherche et de développement dans les biotechnologies végétales à Raleigh, en Caroline du Nord (sud des Etats-Unis).
Le groupe allemand a déjà développé, avec son partenaire américain Monsanto, un maïs résistant à la sécheresse, qui a été autorisé à la culture en 2011 aux Etats-Unis et dont la commercialisation généralisée est prévue cette année ou l'an prochain.
En revanche, BASF va cesser ses activités de recherche et de développement dans un maïs fourrager à valeur nutritive améliorée aux Etats-Unis, entraînant la fermeture de six champs de culture expérimentale dans le pays et la suppression de 40 emplois, selon le communiqué.