Nouvelle identité visuelle, nouveau site internet résolument tourné vers la participation citoyenne. François Houllier, lors de ses premiers vœux en tant que président directeur général de l'Inra mercredi soir, a annoncé la couleur.
Pas de révolution, mais l'Institut national de la recherche agronomique souhaite en 2013 revoir son image, « évoluer tout en restant dans la continuité », selon F. Houllier.
La véritable nouveauté annoncée lors de cette séance de vœux, c'est le lancement imminent du nouveau site internet de l'Inra, qui se présentera sous la forme d'une plate-forme à trois entrées (public, professionnels du secteur agricole, et partenaires) et d'une plate-forme participative, en collaboration avec l'Inria et Botanica. « Un projet botanique, numérique, et participatif » qui va permettre à l'Inra de récupérer des données qui « peuvent être utiles à la recherche » et de poser des questions nouvelles, s'est réjoui F. Houllier.
Le lancement de ce site se fera lors du Salon de l'agriculture.
La nouvelle identité de l'Inra reprend le descriptif général de son document d'orientation pour 2010-2020 (« Science et impact »). Le célèbre logo rond, lui, rajeunit et se pare d'un habillage rappelant sans équivoque les profils génétiques composés de bandes d'ADN, renvoyant à l'implication de l'institut public dans la recherche sur les biotechnologies végétales et animales.
Une approche qui a souvent été reprochée à l'Inra, accusée de faire trop de place dans ses programmes d'étude aux innovations biotechnologiques et à la recherche sur la transgénèse en particulier, et trop peu aux techniques alternatives, et au bio en particulier.
F. Houllier s'en est défendu : sur la politique de l'Inra en particulier en matière d'essai de plantes génétiquement modifiées au champ, « on ne peut pas imaginer que la recherche publique ne soit pas compétente en la matière. Mais en se lançant dans des essais au champ, la recherche publique doit rester à sa place (études d'impact, conception de PGM résistantes à la sécheresse ou facilitant la fixation de l'azote), a martelé le PDG de l'Inra. Si on va au champ, il faut y aller avec légitimité et parcimonie, en ayant de bonnes raisons », a-t-il fait valoir.
Après l'épisode dramatique de l'échec des vignes transgéniques résistantes au court-noué à Colmar, il ne demeure plus qu'un seul essai au champ avec des peupliers modifiés pour une production de biomasse énergétique (biocarburants de deuxième génération), a précisé F. Houllier. Une demande de renouvellement de cet essai est en cours, a indiqué le dirigeant de l'Inra.
Actuellement, « nous avons des projets d'investissements pour l'avenir, mais pas tels qu'à Colmar. Nous sommes dans une logique de productions alternatives, dans des voies qui ne font pas appel à la transgénèse », a assuré F. Houllier.