« Nous devons tout mettre en œuvre pour convaincre l'Etat de préserver l'équilibre fragile entre les différents marchés de la pomme de terre et maintenir les outils de production français », a affirmé jeudi 17 mars le GIPT (Groupement interprofessionnel pour la valorisation de la pomme de terre) au cours de son assemblée générale.
La volatilité des prix des matières premières agricoles, avec notamment une tendance des prix des pommes de terre et de la fécule à la hausse, a également été évoquée.
« Ce renversement des prix ne doit pas nous détourner de notre objectif, celui de préparer un avenir stable et mieux adapté entre les différents débouchés de la pomme de terre, dans un marché de dimension européenne, voire mondiale », a ajouté le groupement.
L'approvisionnement des industriels français a atteint 1 Mt de pommes de terre contre 1,07 Mt la campagne précédente. Cette évolution s'explique par la richesse élevée en matière sèche des pommes de terre mais aussi par l'arrêt de production d'une usine en Haute-Marne.
Environ deux tiers des l'approvisionnement des usines sont transformés en produits surgelés. Les frites et spécialités surgelés sont le segment de marché qui a connu le plus forte croissance de production ces dix dernières années et la consommation ne cesse de croître. La production française de chips devrait poursuivre son évolution à la hausse. En revanche, la production française de produits déshydratés est à la baisse.
Les volumes de produits transformés à base de pommes de terre importés se stabilisent. Environ 610.000 tonnes, dont les trois quarts concernent les produits surgelés, sont essentiellement fournis par la Belgique et les Pays-Bas. Les exportations de l'ordre de 300.000 tonnes sont en hausse de 2 %, notamment grâce aux surgelés. Ils sont à plus de 90 % à destination de l'Italie et de l'Espagne. La balance commerciale est donc déficitaire et se maintient en volume à -312.000 tonnes globalement.
Le panier d'achat des consommateurs est essentiellement composé de frites et surgelés, puis viennent les chips, les produits déshydratés et les produits cuits sous vide.
Le GIPT a de nouveau insisté : la filière féculière française attend un signal politique clair de l'Etat pour l'aider à passer la réforme de la Pac, via l'article 68. D'ailleurs, la filière a beaucoup investi dans la recherche et le développement de produits innovants comme les plastiques végétaux et « gel feux » permettant de trouver de nouveaux débouchés à forte valeur ajoutée pour la fécule.