« On aura beau contractualiser, si la grande distribution décide de s'approvisionner à l'étranger, les contrats ne nous auront pas servi à grand-chose », a alerté Patrick Trillon, président de l'Union nationale des producteurs de pommes de terre, à l'issue de l'assemblée générale du Comité national interprofessionnel de la pomme de terre (CNIPT), le 15 décembre 2010.
Il s'exprimait à propos des réflexions sur les projets de décrets pour la LMA (loi de modernisation agricole), avec la perspective d'obligation de contractualiser entre le producteur et le premier acheteur.
« Si la contractualisation se limite au premier maillon de la filière, cela ne peut pas marcher, car le négociant prend alors tous les risques pour lui-même. Il doit pouvoir transférer le risque de prix notamment via un autre contrat à la grande distribution », a abondé dans ce sens Christian Renault, du bureau d'étude AND-International.
Les professionnels présents ont par ailleurs regretté qu'aucun représentant du ministère de l'Agriculture ne soit venu assister au débat. Ils demandent aux pouvoirs publics d'avoir le courage d'inscrire la contractualisation jusqu'au bout de la filière, même si cela est plus difficile.