Associations écologistes et éleveurs de moutons se sont entendus le vendredi 22 mars 2013 pour établir à 24, soit le double du chiffre actuel, le nombre maximal de loups pouvant être tués par an pour protéger les troupeaux, a annoncé le député Christophe Castaner, président du Groupe national loup (GNL).
Réuni à Lyon, le GNL, qui rassemble tous les acteurs concernés par le dossier loup, et chargé par le gouvernement d'élaborer les détails du plan 2012-2017 annoncé en février 2013, a abouti à « un accord unanime accepté par tous », a précisé M. Castaner dans un communiqué.
Parmi les points adoptés, le GNL propose que le nombre maximal de loups pouvant être abattus par les éleveurs soit porté à 24. En 2012-13, ce chiffre était de 11. En 2011-12, il était de six. Sept loups ont été tués entre 2008 et 2012.
Le chiffre de 24 « a été déterminé pour garantir la progression de l'espèce, mais une progression faible parce qu'actuellement, les loups progressent de 19 % par an, ce qui est assez spectaculaire », a précisé M. Castaner à l'AFP.
« Même si on en prélève 24, on sait qu'on a 65 ou 70 % de chances que le nombre de loups en France continue à progresser », a-t-il ajouté. Ce chiffre sera réévalué chaque année, voire tous les six mois, sur la base d'un « suivi biologique plus réactif » de l'espèce pour mieux évaluer son évolution localement.
L'objectif du plan loup est de « trouver l'équilibre entre l'affirmation que le loup restera une espèce protégée en France et donner de vrais moyens aux éleveurs de pouvoir se défendre, parce qu'on est passé de 0 à 5.000 bêtes tuées en quelques années, et surtout il y une désespérance sociale d'une très très grande violence chez les éleveurs », a affirmé M. Castaner.
Les recommandations du GNL seront soumises à une consultation publique. Les ministres de l'Agriculture et de l'Ecologie, Stephane Le Foll et Delphine Batho, devraient prendre un arrêté de mise en œuvre au plus tard à la fin de mai 2013.
Le loup, revenu naturellement au début des années 1990 dans les Alpes, est en croissance constante en France, avec une « aire de répartition » qui augmente de 25 % par an. Ils sont au nombre de 250 aujourd'hui en France.