Le tribunal administratif de Basse-Terre, qui avait été saisi par le préfet de la Guadeloupe, a autorisé lundi la reprise des épandages aériens de fongicides sur les bananeraies, selon les modalités définies par le dernier arrêté préfectoral.
La dilution des fongicides dans un adjuvant huileux, le Banole, demeure donc interdite tant qu'il n'aura pas subi d'évaluation de l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail), obligatoire en cas d'utilisation par épandage aérien, selon le tribunal. Un premier arrêté préfectoral, qui avait autorisé à la mi-juillet l'utilisation du Banole, avait été « suspendu » au début d'octobre 2012 par le juge administratif.
Le nouvel arrêté préfectoral du 15 octobre autorise, à l'exclusion du Banole, l'utilisation de trois fongicides (Gardian, Sico et Tilt 250, selon leurs appellations commerciales) et d'un produit qualifié par la préfecture de « stimulateur des défenses », le Bion 50WG selon son appellation commerciale, dans les épandages aériens effectués au-dessus des bananeraies de 18 des 32 communes de l'île.
Contrairement au Banole, l'eau qui sera utilisée comme adjuvant ruisselle en ne se fixant pas aux feuilles des bananiers, selon les planteurs. Leur groupement professionnel s'était refusé, malgré l'arrêté préfectoral du 15 octobre, à reprendre les épandages tant que le tribunal ne se serait pas prononcé.
Les 210 planteurs guadeloupéens, qui cultivent 2.057 hectares et produisent 61.000 tonnes de bananes d'exportation par an, sont confrontés depuis quelques mois à la cercosporiose noire, un champignon parasite véhiculé par le vent et qui s'attaque aux feuilles des bananiers en mettant en péril leur production.
Ce champignon est apparu récemment en Guadeloupe, l'une des rares îles des Caraïbes longtemps épargnées. La cercosporiose jaune, une variété du même champignon, y sévissait depuis plusieurs années déjà. La « lutte contre les cercosporioses du bananier » est rendue « obligatoire » par arrêté préfectoral.